Concert-Ciné Spectacle Working Day @Pan Piper, le 08 Février 2016

La chanteuse Lizzy Ling a décidé de procéder à la promo de son nouveau double album Working Day en se mettant en scène au Pan Piper en jouant à la fois sur les planches et à l’écran qui projettent des images dans lesquelles la comédienne d’un jour interagit en direct.  

Quelle douce petite surprise que voilà ! Jouant des situations de la vie quotidienne de plusieurs professions – de caissière à journaliste en passant par coiffeuse ou encore prof d’Anglais, chauffeur de métro – l’artiste s’amuse et le spectateur aussi. Tout le monde est servi pour notre grand bonheur.  

Les chansons pop acidulée de Lizzy Ling sont au rendez-vous avec des textes plutôt décalés sur des fonds sonores qui rappellent le quotidien des professions mêlés à des compositions assez extravagantes mais pour le moins entraînantes.

Fidèle en amitié, Jean Fauque intervient sur le morceau « Le restaurant ». Prêtant sa plume pour laisser échapper les jeux de mots - ici humoristiques - qu’on lui connait, il co-signe également la chanson finale « Let’s work ». On le retrouve aussi à l’écran.

Dans une ambiance très conviviale, la chanteuse sait dorénavant que le concept a plu et qu’elle pourra s’y donner à cœur joie dans d’autres lieux. A commencer par la Belgique, en Avril prochain, m'a-t-on soufflé.  

A découvrir : le clip LE METRO

Dans la solitude des champs de coton @Théâtre des Bouffes du Nord, le 4 Février 2016


© Christophe Raynaud de Lage
Deuxième escale Koltèsienne.
Cette fois aux Bouffes du Nord, vingt-neuf ans après Chéreau, laissons-nous entraîner Dans la solitude des champs de coton.

« Deux hommes qui se croisent n’ont pas d’autres choix que de se frapper avec la violence de l’ennemi ou la douceur de la fraternité »

Casques sur les oreilles, c’est directement sur le plateau que les spectateurs sont invités à se rendre. Ils peuplent l’espace scénique, ils font office de décor, ils deviennent champs de coton. Guidés par les voix d’Anne Alvaro et d’Audrey Bonnet qui s’échangent les premières tirades philosophiques dans la pénombre. Puis progressivement, le public gagne les fauteuils.

Pourtant, l’originalité de cette mise en scène signée Roland Auzet se devait être plus poussée. Le début du deal devait se dérouler dans la rue, en plein cœur du quartier de La Chapelle. Etat d’urgence oblige, l’artiste ruse.

L’effet de déstabilisation est réussi, les voix paraissent si éloignées, les silhouettes sont presque fantomatiques. Dealer et client sont interprétés par des femmes. L’une a la voix grave, maîtrise la situation, elle détient ce que l’autre désire tandis que la seconde est un peu plus sauvage, animale qui se sentirait menacée. Elles se déplacent lentement, leurs mouvements sont comme chorégraphiés dans l’opposition : quand l’une avance, l’autre s’écarte, une séduction contradictoire.

Dans la solitude des champs de coton aux Bouffes du Nord s’avère un savant mélange de choix singuliers. Les comédiennes sont toutes les deux exceptionnelles et portent en elles une interprétation poignante, intense. Le tout porté par une création sonore – composée par La Muse en Circuit - qui selon la situation, alimente la tension ou la sérénité éphémère.