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Interview Jérôme Charvet


Jérôme Charvet est un jeune acteur talentueux, récemment à l’affiche du film de Frédéric Auburtin
United Passions – La légende du football aux côtés de Gérard Depardieu, Tim Roth et Sam Neill.

Le film relate la création de la Fédération Internationale de la Football Association (FIFA), les moments-clefs de son histoire et les destins croisés de Jules Rimet, Jao Havelange et Sepp Blatter.
Ce film faisait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2014.

De nationalité française, le jeune comédien, dès 19 ans, a eu l’opportunité de suivre des cours au Lee Strasberg Theatre and Film Institute sous la tutelle de Paul Calderon et Irma Sandrey (deux membres de l’Actors Studio) à New-York. Il est par la suite reçu au Stella Adler Studio of Acting, où il suit des cours dispensés par Ron Burrus, ancien assistant de Stella Adler.

Il se produit sur les planches du Roy Arias Theatre et du Repertory Theatre, pour parvenir à jouer dans de nombreux courts-métrages ainsi que dans le film indépendant
Falling Overnight à Los Angeles.

En 2013,  il entame sa carrière française et se fait remarquer pour sa belle prestation dans le film Amour et turbulences d’Alexandre Castagnetti aux côtés de Ludivine Sagnier et Nicolas Bedos. S’en est suivi le tournage de la série Jo avec Jean Reno, dans laquelle il s'est brillamment illustré.

J’ai retrouvé le jeune homme sur l’avenue Bosquet dans le septième arrondissement parisien, nous avons marché pour nous rendre à L’épicerie de la Tour, nous acheter respectivement une petite bouteille de Coca Zéro, une canette de bière Heineken et une autre de Coca-Cola pour Monsieur Charvet
Une fois ravitaillés, nous nous sommes assis au soleil, sur l’herbe du Champs de Mars.
L’interview a pu commencer dans de bonnes conditions, avec un comédien très souriant ! 

* Bonjour Jérôme ! 

 Bonjour ! 

* J’ai bien lu ton CV mais j’aimerais bien que tu me racontes un peu ton parcours s’il te plait ! 

Après avoir commencé ma formation de comédien au Cours Florent, j’suis parti à l’âge de 19 ans à New-York où j’ai étudié au Lee Strasberg Theatre and Film Institute et au Stella Adler Studio. 
J’ai énormément appris dans ces écoles mais c’est surtout mon expérience à New-York, dans cette ville qui a été très enrichissant personnellement. 

 * Donc dès le début tu savais que ça serait pour le cinéma ? 

Eh bien… Je suis passionné par le théâtre et j’ai d’ailleurs joué dans beaucoup de pièces mais c’est vrai que c’est le cinéma qui me fait rêver. Et puis sur un tournage, j’me sens chez moi. Je suis vraiment à l’aise, je suis dans mon élément comme à la maison. Puis en plus de ça, le fait de changer de cadre jour après jour sur un tournage me correspond plus. 

* Une nette préférence pour le cinéma. C’est envisageable pour toi de retourner sur les planches ? 

Oui mais faudrait que le rôle me plaise vraiment et que je me sente bien avec le metteur en scène. 

* Notes-tu une différence entre les approches d’apprentissage du jeu aux Etats-Unis et celles de France ?

Je dirais qu’en France on parle beaucoup d’inné, du talent alors qu’aux Etats-Unis on parle de travail et ils ont une façon d’approcher le jeu avec une certaine méthodologie, une technique qui est très intéressante. […] Ils mettent l’accent sur la capacité de l’acteur à s’immerger dans son personnage, à travailler, à rechercher, à faire ressortir son passé au travers du personnage. 

 [ Bande annonce ]

* Récemment, tu étais à l’affiche de United Passions aux côtés de notamment Gérard Depardieu. Je lisais une interview de toi où tu revendiquais une réelle admiration pour ce comédien. 
Qu’est-ce qui te plait chez lui ? 

J’aime son franc parlé. Ce n’est pas quelqu’un qui prend des pincettes quand il va avoir quelque chose à dire, tu vois. Il est impulsif. C’est exactement ce qui fait de lui un grand acteur. […] C’est quelqu’un qui ne réfléchit pas, il est complétement sur le moment, il n’a pas peur de la caméra et (éternue) il est différent à chaque prise, il ne va pas arriver avec une idée préconçue

* United Passions c’était l’occasion de le rencontrer. Tu peux me raconter ce rêve de gosse qui s’est réalisé ? 

Je suis arrivé sur le pont Royal, il faisait super chaud. C’était genre à la mi-Août. Puis après un passage dans les loges pour enfiler mon costume d’époque, je suis arrivé sur le plateau et soudain, Gérard Depardieu, le grand, arrive et toute l’équipe se tourne vers lui. Il a une très grande présence puis « Action » ! On commence à tourner. C’est curieux mais je n’ai pas senti une pression ou une angoisse ou du trac mais une grande excitation et puis après la première prise, il m’a fait un grand sourire, là j’étais aux anges. Il était très encourageant avec moi et puis il a fait preuve d’une très grande gentillesse. J’ai énormément d’anecdotes très drôles de ce tournage. 

* Allez racontes au moins une ! 

 Lors d’une pause, je parlais avec une assistante de l’équipe et Gérard qui était à deux pas nous regardait et a soudain lancé à la fille « Et Manon ! Voyons ! Embrasse-le ! Saute-lui dessus ! » Et la fille lui a répondu rouge, gênée qu’elle était en relation et il lui a dit « Mais embrasse-le, tu le regretteras si tu le fais pas ! » (rires) C’était que des trucs comme ça. 

* Tu es bilingue, qualité non négligeable. Tu penses apprendre une troisième langue histoire de tourner encore plus de films à l’étranger ? 

Je parle un peu espagnol. Je me rappelle d’un poème que j’avais appris au collège (rires). Mais je ne serais pas contre d’aller trois mois seul dans ce pays parce que c’est véritablement à ce moment-là que t’apprends une langue. Et pour vraiment m’imprégner de la culture. Et pour devenir un peu espagnol (dit-il avec un air espagnol). 

Jérôme Charvet et Ludivine Sagnier dans Amour et turbulences
* Quel rôle est-ce que tu rêverais de tenir ? 

Je rêverais d’interpréter Napoléon. Sa vie est vraiment un opéra, une tragédie grecque, une pièce de Shakespeare. (son téléphone vibre) C’est ma maman. (sourire) Mais pour finir. Rares sont les destins humains où l’aventure, la fortune, l’adversité, la fatalité, le malheur et la prédestination sont autant omniprésentes. Devenir Napoléon c’est un peu voyager à travers toute la condition humaine

* Quand tu parles de Shakespeare, des quelles veux-tu parler ? 

Toutes ! (de nouveau son téléphone vibre) Ma mère (sourire). On dit que Shakespeare dans toutes ses pièces a traité toutes les palettes d’émotions humaines et Napoléon est passé par des tsunamis dans sa vie, il a tout vécu. 

* Tu es encore jeune, mais une fois que tu auras acquis suffisamment d’expériences en tant qu’acteur, est-ce que tu te lancerais dans la réalisation ? 

Pourquoi pas plus tard mais pour l’instant je serais plus intéressé par l’écriture, donner naissance à une histoire doit être une expérience intéressante. […] J’aurais besoin de faire encore quelques années en tant qu’acteur et d’écrire quelques histoires et me sentir suffisamment mature pour réaliser. 

* Y a-t-il un genre de film qui te rebute totalement ? 

Tout film dont l’existence ne vient pas d’une volonté artistique mais du fait de vouloir juste faire de l’argent ! 

* Y a-t-il une métamorphose qui t’a impressionné ? 

Matthew McConaughey
Alors y a deux genres de métamorphoses : physique et psychologique. […] Récemment, j’ai été impressionné par Matthew McConaughey dans Dallas Buyers Club et même si y a eu du maquillage et tout ça par John Hurt dans Elephant Man, il était exceptionnel.
Et psychologiquement,
Ralph Fiennes dans La Liste de Schindler, j’aime bien ce personnage glaçant, terrifiant qu'il a pu interpréter. Il est impressionnant je trouve
.  

* Et toi tu serais prêt à aller jusqu’où ? 

Physiquement, prêt à tout et psychologiquement, faut faire attention à ne pas se perdre (rires). Mais ça doit être fascinant de franchir des frontières inexplorées dans son mental. Je serais prêt à aller très loin, comme on dit, corps et âme (rires). 

* Série des petites questions ; quel film peux-tu regarder en boucle ? 

Le dernier tango à Paris ! C’est réalisé par Bertolucci avec Marlon Brando et Maria Schneider. J’ai une histoire d’amour avec ce film. J’ai dû le regarder déjà 20 fois ! (rires) 

* Film où tu peux embêter tes potes en sortant les répliques avant même qu’elles ne soient prononcées ? 

Euh… Star Wars ! (rires) et Sur les quais d’Elia Kazan. J’t’ai mis un truc un peu mainstream et un truc intello (rires). 

* Film qui peut te faire pleurer ? 

Bambi (rires) vraiment Bambi je maintiens ! (dit-il avec ironie) 

* Film qui te fait rire ? 

Hmm… Un film qui me fait rire… Bah La grande vadrouille ! 

* Un film totalement débile mais tellement bon ? 

Un film totalement quoi ? Débile ? Euh… Zoolander (rires) 

* Quelle chanson pour lire l’interview ? 

Hmm… J’hésite entre Paul McCartney avec Let’em in et Bob Dylan ; Ballad of a thin man… 
Allez partons sur Bob Dylan, cette chanson m’obsède ces derniers temps. 

* Merci beaucoup ! 

Merci à toi !

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