Vingt et une heure a déjà sonné.
Il fait
nuit. Une nuit noire s’est abattue, le voyage durera deux heures et demie. Pas
d’échappatoire. Que vous ayez les yeux clos ou les yeux ouverts, la vision est
la même.
Seule la
voix d’Yves-Noël Genod se fait
guide. Il alterne poèmes et commentaires sur l’œuvre de Charles Baudelaire. Il tousse, il répète, il fait revivre l’âme du
poète. Lucidité et spleen sont retrouvés pour nous emporter.
Toute la
beauté des textes du poète ressurgit dans cette obscurité provoquant la
concentration. L’intimité entre le spectateur et le poète se créée. Les vers du
recueil Les Fleurs du mal traversent
les spectateurs, les font peut-être tressaillir. Tantôt la voix murmure, tantôt
elle crie.
Dans ce
noir absolu, Genod fait quelques
pas, déambule, veille sur les voyageurs. On note quelques apparitions phosphorescentes,
rappelant le fantôme du poète qui erre. Ce voyage n’a pas de réelle destination
en revanche il a un objectif : nous rendre encore plus vivants.
Il ne faut
pas chercher le sens, le noir nous rend égaux pendant qu’un homme tente d’élever
nos âmes.
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