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Rue @Collège des Bernardins, le 11 Juin 2016


 © Marc DOMAGE 2015

Après un passage remarqué à la Ménagerie de Verre, le chorégraphe brésilien Volmir Cordeiro présente à nouveau sa création Rue au Collège des Bernardins pour la toute première édition de la Biennale du divers. Assis au fond du hall, il nous observe, il se concentre. Soudainement, entre les majestueux piliers, le danseur s’anime.

Il y a quelque chose de tribal dans cette chorégraphie, le brésilien fait de son torse un instrument. Il le frappe avec ses paumes, laissant s’échapper ces sons sourds qui résonnent dans l’espace, il accompagne cette caisse de résonnance d’un nouveau genre avec des mouvements vifs, les échos donnent offre une tonalité unique. Avec sa grande taille, dans un costume léger semblable à une tunique de couleur noire, il dégage une prestance. Avec son visage allongé, il grimace, son regard, marqué d’un trait orange vif, est profond. 

Repensant l’espace et inspiré par Brecht le chorégraphe invite les spectateurs à imaginer un autre environnement, à transformer le hall du Collège des Bernardins en une esplanade où se rencontrent, s’entrecroisent les hommes.

Washington Timbo – percussionniste - suit l’artiste et dans la deuxième moitié de la performance, se voulant plus urbaine, plus violente, c’est une sorte d’affrontement se met en place entre eux avec un regain d’énergie. Cordeiro enfile un bonnet rose flashy, une dizaine de chouchous s’alignent sur ses longs bras, il se libère et entame une sorte de transe. 

Un extrait ici 

Constellations @Théâtre du Petit Saint Martin, le 01 Juin 2016


Ils se sont rencontrés à un barbecue, ils se sont aimés le temps d'une vie. Ils ont repensé, ils ont vécu. Roland et Marianne. Il est apiculteur, elle est astrophysicienne. Des univers si différents pour une rencontre sans cesse renouvelée. C'est cela le jeu des Constellations. Et si dans un autre univers, il en était autrement ? Comment est-ce que ça se serait passé si on n'avait pas fait comme ça ?

Si le fond reste une histoire d'amour, ce sont d'autres sujets qui se rencontrent et notamment la maladie. Un être rongé par le mal n'est plus celui qu'il avait l'habitude d'être. Elle s'efforce de vivre, elle s'affaiblit mais elle l'aime, elle ne veut pas le perdre, elle continuera à lui parler jusqu'à son dernier souffle. Les maux s'en prennent aux mots.

C'est donc sur les planches du théâtre du Petit Saint-Martin que Christophe Paou et Marie Gillain forment un couple amoureux touchant non sans une once de sensibilité. Evoluant sur un plateau bleuté où sont dessinés des cercles concentriques blancs, on assiste à une chorégraphie des corps - notamment dans une scène où les comédiens échangent en langage des signes - entre ombre et lumière, ils s'avancent et reculent, toujours dans une certaine dualité, ce couple s'aventure dans les méandres des univers multiples.

Dans une scénographie minimaliste, le duo Paou/Gillain offre une interprétation riche en émotions. Comédie dramatique au sens propre, Constellations se doit d'être interprété par des acteurs qui maîtrisent parfaitement leur jeu afin de respecter au mieux toute la finesse du jeune auteur anglo-saxon Nick Payne. Les émotions multiples se jouent sur peu de choses en réalité : un mot, une intonation et le spectateur passe du rire aux larmes ravalées.