Ils se sont rencontrés à un barbecue, ils se sont aimés le temps d'une vie. Ils ont repensé, ils ont vécu. Roland et Marianne. Il est apiculteur, elle est astrophysicienne. Des univers si différents pour une rencontre sans cesse renouvelée. C'est cela le jeu des
Constellations. Et si dans un autre univers, il en était autrement ? Comment est-ce que ça se serait passé si on n'avait pas fait comme ça ?
Si le fond reste une histoire d'amour, ce sont d'autres sujets qui se rencontrent et notamment la maladie. Un être rongé par le mal n'est plus celui qu'il avait l'habitude d'être. Elle s'efforce de vivre, elle s'affaiblit mais elle l'aime, elle ne veut pas le perdre, elle continuera à lui parler jusqu'à son dernier souffle. Les maux s'en prennent aux mots.
C'est donc sur les planches du
théâtre du Petit Saint-Martin que
Christophe Paou et
Marie Gillain forment un couple amoureux touchant non sans une once de sensibilité. Evoluant sur un plateau bleuté où sont dessinés des cercles concentriques blancs, on assiste à une chorégraphie des corps - notamment dans une scène où les comédiens échangent en langage des signes - entre ombre et lumière, ils s'avancent et reculent, toujours dans une certaine dualité, ce couple s'aventure dans les méandres des univers multiples.
Dans une scénographie minimaliste, le duo
Paou/
Gillain offre une interprétation riche en émotions. Comédie dramatique au sens propre,
Constellations se doit d'être interprété par des acteurs qui maîtrisent parfaitement leur jeu afin de respecter au mieux toute la finesse du jeune auteur anglo-saxon
Nick Payne. Les émotions multiples se jouent sur peu de choses en réalité : un mot, une intonation et le spectateur passe du rire aux larmes ravalées.