Le jeune metteur en scène Jules Lecointe et sa compagnie du Cerf-Volant ont pu investir le Théâtre 12 juste avant les grandes annonces gouvernementales relatives au confinement afin d'y proposer une adaptation de la fameuse pièce de Jean-Paul Sartre ; Les mains sales.
Sur le plateau, peu d'éléments de décor suffisent notamment grâce à un savant mécanisme de panneaux mobiles pensé et conçu par Pauline Phan et Arthur Duvillaret. Les panneaux suggèrent de micros espaces dans lesquels les personnages évolueront. Les huit jeunes comédiens nous entraînent avec un bon sens du rythme dans les multiples registres qu'impose la pièce de l'existentialiste. Sans nécessairement la dater, Jules Lecointe propose une adaptation hors temporalité que l'on serait tenter de contextualiser de nos jours en 2020.
Engagement, idéal, philosophie, politique, manipulation... Des thèmes forts qui ont su trouvé un écho particulier chez le jeune Lecointe qui signe ici sa toute première mise en scène. Il s'est entouré pour l'occasion de Simon Djaro, Aïda Hamri, Noé Pflieger, Eliot Trovero, Bastien Spiteri, Léa Marie-Saint Germain, Thomas Rousselot et Léo Dérumeaux qui tous ensemble livrent un jeu très dynamique. Le duo Hugo/Hoederer (Bastien Spiteri / Noé Pflieger) retient particulièrement l'attention, la fascination que peut créer Hoederer sur Hugo se transpose sur les spectateurs pour le plus grand des bonheurs. La compagnie du Cerf-Volant a du talent à exploiter, le temps jouera en sa faveur un jour ou l'autre.