Après un premier passage en 2014 sous le signe du
succès au Théâtre de l’Odéon, Luc Bondy
choisit de reprendre son spectacle. Le texte de Marivaux n’a rien perdu de sa richesse. C’est un casting de choix qui
se met au service de la beauté du langage.
Le public s’installe progressivement pendant que l’élégante
Isabelle Huppert effectue quelques
mouvements de taï-chi en fond de plateau dans un cercle d’escarpins. Toute vêtue
de blanc, la comédienne campe le rôle de la belle et très riche Araminte. C’est
à cette dernière que l’on prend soin de lui présenter pour embauche le pauvre
Dorante interprété par Louis Garrel.
Comment un jeune homme si peu fortuné, si peu expérimenté pourrait-il plaire à
Araminte ? Les deux comédiens principaux qui ont fait face aux caméras
ensemble s’en sortent à merveille sur les planches ; Huppert semble beaucoup s’amuser sur le plateau et Garrel s’épanouit.
La maîtrise du langage passe aussi par l’humour. C’est
le jeu des silences et des non-dits qui font la beauté du texte de Marivaux. C’est aussi souvent par le
biais des apartés que l’on rit. Yves
Jacques est un Dubois fantastique ; manipulateur et rusé, qui s’amuse
à laisser des petites traces. Bulle
Ogier dans son rôle de mère propose un jeu fort cocasse, la jeune Manon Combes interprète la douce et
naïve Marton avec justesse et Jean-Pierre
Malo fait un bon Comte Dorimont.
Les costumes de Moidele
Bikele ne s’ancrant pas dans une époque permettent d’insuffler l’idée d’une
pièce contemporaine porteuse de thématiques telles que les différences entre
les classes, l’argent ou encore les intérêts individuels.
Cette joyeuse petite équipe artistique peut s’assurer
de nouveau un succès pour cette saison 2014 - 2015 au Théâtre de l’Odéon.