Philippe Quesne est revenu avec sa création La mélancolie des dragons. L'hiver s'installe progressivement à Paris mais la neige n'est toujours pas là. Le plasticien la fera venir à nous. Comment raconter ce spectacle unique en son genre ? Hommage à nos rêves de grands enfants ? Mais n'est-ce pas là une définition même des spectacles de Quesne ?
© Pierre Grosbois |
Imaginez un plateau enneigé. Une Citroën AX qui tombe en panne à laquelle est rattachée une remorque. Des hard-rockeurs bien chevelus, des bières et un paquet de chips. Et un chien. Voilà on vous plante ce décor-là comme ça. Il y a aussi Isabelle à vélo qui n'a rien demandé et qui se retrouve là à les accueillir un peu par la force des choses. Et sous ses yeux ébahis vont naître des attractions d'un parc à thème. Machine à bulles, vapeur, des perruques suspendues, une bibliothèque - où l'on trouve du Artaud -, un vidéoprojecteur ou encore des bâches gonflables, un rien suffit à créer une attraction. Finalement c'est ça l'élément central : la conception en temps réel d'un parc d'attractions pour le moins éphémères.
Les hard-rockeurs échoués semblent surtout être de grands enfants qui s'émerveillent de leur création. Comme toujours chez Quesne, les dialogues et les situations sont parfaitement absurdes. Ici, on sourit à chaque "Regarde Isabelle !". Dans la salle, nous sommes tous des Isabelle. Et on jouera le jeu jusqu'au bout.