Presque timidement, elle arrive dans la pénombre par le fond du plateau sur ses hauts et fins talons. Fanny Ardant est vêtue d'une robe noire. Elle porte en elle le deuil. Le deuil d'un amour. Le décor est au plus sobre ; un fauteuil de velours assorti à la robe tient compagnie à la comédienne, un subtil jeu de lumières et la voix off de Gérard Depardieu habillent le plateau des Bouffes Parisiens.
Et voilà que les deux échangent, font revivre leur passion éphémère. La voix rauque de la comédienne fait résonner les beaux et déchirants mots de Marguerite Duras "Déforme-moi à ton image afin qu'aucun autre, après toi, ne comprenne plus du tout le pourquoi de tant de désir." et Gérard Depardieu, plus sobrement sans pour autant manquer ni de justesse ni de douceur lui répète le blessant "Tu n'as rien vu à Hiroshima. Rien." L'absence physique de Gérard Depardieu permet de jouer avec la confusion des amants. Est-il l'allemand ou bien le japonais ? La tentation de dire qu'il s'agit du japonais est très forte mais nager dans le trouble s'avère un plaisir.
Hiroshima mon amour mis en scène par Bertrand Marcos gagne le pari d'un spectacle poétique et touchant célébrant la rencontre réussie d'un texte et de voix se fondant sur le magnifique morceau Oblivion d'Astor Piazzolla.
Et voilà que les deux échangent, font revivre leur passion éphémère. La voix rauque de la comédienne fait résonner les beaux et déchirants mots de Marguerite Duras "Déforme-moi à ton image afin qu'aucun autre, après toi, ne comprenne plus du tout le pourquoi de tant de désir." et Gérard Depardieu, plus sobrement sans pour autant manquer ni de justesse ni de douceur lui répète le blessant "Tu n'as rien vu à Hiroshima. Rien." L'absence physique de Gérard Depardieu permet de jouer avec la confusion des amants. Est-il l'allemand ou bien le japonais ? La tentation de dire qu'il s'agit du japonais est très forte mais nager dans le trouble s'avère un plaisir.
Hiroshima mon amour mis en scène par Bertrand Marcos gagne le pari d'un spectacle poétique et touchant célébrant la rencontre réussie d'un texte et de voix se fondant sur le magnifique morceau Oblivion d'Astor Piazzolla.