Ce dimanche 9 novembre 2025 fut jour de découverte. J'assiste à mon premier spectacle du collectif El Conde de Torrefiel. Un spectacle qui ne peut être défendu comme une pièce de théâtre dans sa définition la plus basique ; une oeuvre littéraire destinée à être jouée devant un public. Avec La luz de un lago, on assiste à une performance aussi bien cinématographique que plastique. Les seuls comédiens seraient des techniciens, machinistes à l'exception peut-être d'une narratrice.
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| © Mario Zamora |
C'est sur le plateau de la scène de l'Odéon (Paris 6ème) que sont invités à s'asseoir les spectateurs. Pas à même le sol mais sur des gradins installés pour l'occasion. Le spectacle commence à partir du moment où nous est expliqué que nous allons voir un film d'amour. Plusieurs histoires se succèdent, sans lien les unes avec les autres, du moins, a priori.
Finalement, se multiplieront les mises en abyme. Vraisemblablement, on assiste à un film d'images mentales. A l'écran sont projetés les dites histoires et on les lit comme dans un livre géant. On croisera les chemins amoureux de plusieurs couples, dans plusieurs époques. Et quand il ne s'agit pas de lire, c'est s'émouvoir d'images pixellisées voire des successions de "glitchs" - imperfections contrôlées - et de ressentir des vibrations intenses causées par une expérience sonore puissante sur fond d'Angel de Massive Attack puis de transe électro de boîte nuit anglaise des années 1990.
La luz de un lago est un geste artistique non conventionnel, résolument tourné vers les sensations. Si on devait le revoir, il est possible que le ressenti ne soit pas à l'identique tant il joue avec les remous intérieurs. Une expérience vertigineuse, rare qu'il se faut vivre. Mais... ne dit-on pas la même chose de l'amour ?

