Si un jour vous êtes à Paris et que quelqu’un vous parle d’une soirée appelée Le Langage des Viscères, surtout n’hésitez pas à lui demander s’il reste des places et si tel est le cas foncez !
Vous ne serez pas déçus !
Sous la direction artistique d’Amine Boucekkine, Le Langage des Viscères se définit comme une soirée artistique résolument alternative. Multidisciplinaire, tous les arts se rencontrent en l’espace d’une soirée.
Pour cette vingt-deuxième édition, Amine Boucekkine propose une exposition photos, réunissant pas moins de 16 artistes, autour de la thématique « Ceci est mon corps », des lectures de textes personnels de Pascale Bessard, d’Amine Boucekkine et Jérôme Attal poursuivra avec une lecture de Georges Bataille et L’Histoire de l’œil, une performance d’Olivier De Sagazan intitulée L’Enfer-moi purement inspirée de l’œuvre de Beckett L’Innommable, une création contemporaine L’Attente de Juliette Morel, en exclusivité une performance du danseur Butô Gyohei Zaitsu sur l’art vidéographique de Dorianne Wotton et une lecture d’Amine Boucekkine. Pour finir sur une compétence hors-norme des Von Magnet.
« Ceci est mon corps » est l’occasion de voyager dans un univers proche du body-art pour certains, steampunk pour d’autres. Des clichés nous interrogeant sur notre identité, la construction ou déconstruction de cette dernière. Les photos exposées font preuve d’intensité.
Les textes de Pascale Bessard et d’Amine Boucekkine nous perce au plus profond, ils sont clamés. Ces textes gothiques, d’une noirceur certaine nous prennent jusqu’aux entrailles. N’est-ce pas là tout l’art du Langage des Viscères ? S’en suivait la lecture d’un extrait de L’Histoire de l’œil par Jérôme Attal qui n’hésite pas à faire rire dès que l’occasion se présente.
Olivier De Sagazan livre une performance hors norme (après la très connue Transfiguration). Tout l’esprit de Beckett réuni dans une scénographie incroyable. L’artiste est dans une roue et ne cesse de courir à l’intérieur. L’Enfer-moi est un texte respectant les formalités de l’absurde avec le non-sens, les incohérences et les thèmes exploités : la solitude de l’homme et les plongées dans l’inconscient du personnage. Avec des sonorités stridentes, la performance est exceptionnelle.
L’Attente de Juliette Morel est un instant qui se savoure. Des mouvements paramétrés qui reflète une véritable pureté et élégance. Qui soudainement deviennent brusques pour mieux traduire la cruauté de l’attente.
Lors de cette vingt-deuxième édition, Amine Boucekkine est parvenu à présenter en exclusivité totale sa création avec Dorianne Wotton et Gyohei Zaitsu. Le danseur Butô aura touché son public par son interprétation si violente mais émouvante. Sur une création vidéographique de Dorianne Wotton qui s’ancrerait presque dans l’univers du psychédélisme.
La soirée se clôture avec le groupe Von Magnet dans un univers musical indéfinissable tant il mélange les sonorités. Bousculant l’univers scénique, le collectif occupe l’espace avec tous les arts ; théâtre, danse et vidéos. Von Magnet sait provoquer le meilleur des émotions de l’être humain.
Je remercie donc mille et une fois Amine Boucekkine et toute son équipe pour leur capacité à transporter le public le temps d’une soirée !
La performance d'Olivier De Sagazan est visible ici !
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