Dimanche 12 Janvier 2014 au Théâtre du Châtelet, une masse de personnes attendaient billets en main pour assister à l’ultime représentation d’Einstein on the beach. Si trente-sept ans plus tôt à Avignon il n’avait pas attiré les foules, c’est désormais à Paris que le spectacle aura eu le succès mérité.
Brisant les codes de l’opéra classique qui obligent à avoir une trame narrative ou tout simplement des chanteurs jouant des rôles, Einstein on the beach est un opéra exceptionnel et novateur.
Einstein on the beach c’est un réel voyage expérimental entre les sonorités redondantes tantôt indiennes, tantôt jazzy dirigées par Philip Glass qui considère lui-même ces sons comme des « thèmes et variations », les chants sont par moment numériques (le chœur chante des rythmes « 1, 2, 3, 4 – 1, 2, 3 ») tantôt le chœur récite des notes « do - si – do - si » et les chorégraphies paramétrées au millimètre de Lucinda Childs. Les chorégraphes se déplacent tels des ballerines dans leurs boîtes à musique, réalisant des mouvements purs et élégants. A noter qu’ils évoluent dans de somptueux décors signés Robert Wilson. Bien que la trame narrative soit aux abonnés absents, certains lieux reviennent : un tribunal, un train aussi bien dans le paysage qu’à l’intérieur. Et Einstein dans tout ça ? Il apparait partout ! Soit en portrait sur le décor soit dans l’orchestre en tant que violoniste. L’ensemble du spectacle met en scène son invention : la bombe atomique.
L’œuvre s’achève sur un magnifique jeu de lumières ; sur fond noir, les danseurs s’animent devant des panneaux lumineux tels des plans orthonormés.
Un savant mélange des arts : images, sons et sensations au service d'une œuvre contemporaine magistrale.
Séance de rattrapage : ici
Je souhaite également remercier Christophe Esnault, Ariane et Roger Burton.
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