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Endgame @Théâtre Nanterre-Amandiers, le 24 Septembre 2017



         



















1,2 ou 3 ? Suivant le chiffre, le spectateur ira à l’étage correspondant. Il montera dans une structure métallique, une espèce d’échafaudage de 10 mètres de hauteur dans l’obscurité, il se dirigerait presque à l’instinct. Une fois sur place, il fera face à des tentures blanches, pas de numérotation de place, il choisira la fente de tissu qui lui plait le plus et n’en bougera pas. Pendant un peu plus d’une heure le voilà fin observateur de ses voisins qui lui font face et plutôt voyeur, juge de l’action. De l'obscurité partielle, il basculera dans l'éblouissement de cette lumière, rappelant l'aveuglement de Hamm.

Plus bas, c'est dans l'arène - 8 mètres de diamètre - que tout se passe. Sur un fond blanc clinique, Hamm est au centre, qui n'a pas d'autre choix que de rester couché sur un genre de fauteuil roulant/couffin boisé. Clov, seul personnage valide, s'active dans l'espace. La "partie" peut commencer : le rapport d'interdépendance est enclenché. Ni vainqueur, ni perdant, le plus important c'est de participer. L'imposante scénographie donne une véritable résonance à la pièce de l'irlandais, elle accentue tout ce qu'il y a de plus sombre,  grinçant. 

La plasticienne Tania Bruguera confiera que le projet la préoccupait depuis près de 20 ans, le message politique se fera entendre par les âmes les plus impliquées. Le texte est récité en anglais, toute la subtilité qu'offre cette langue s'y retrouve. Les acteurs campent leurs rôles et ne manquent pas de justesse.


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