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Tristesses @Théâtre de l'Odéon, le 03 Mai 2018



Après un passage remarqué au Festival d'Avignon en 2016, la grande salle du Théâtre de l'Odéon accueille la création Tristesses que signe la metteure en scène belge Anne-Cécile Vandalem .

Le plateau se compose de plusieurs petites maisons.
La scène se déroule au large du Danemark sur la petite île fictive
Tristesses.
Cette dernière souffrent de la disparition progressive de ses habitants; ils étaient un peu plus d'une centaine, la fermeture progressive des abattoirs qui étaient les seuls employeurs de l'île les ont poussé à la quitter - en se donnant la mort ou en regagnant le continent - ils ne sont désormais plus que huit comme appartenant à une même famille. On trouve alors Soren Petersen, maire de Tristesses (Jean-Benoît Ugeux), son épouse Anna (Anne-Pascale Clairembourg), leurs filles Ellen et Malene (Séléné et Epona Guillaume), Joseph Larsen, pasteur et ancien comptable des abattoirs (Vincent Lécuyer), son épouse Magrete (Catherine Mestoussis), Käre Heiger, fondateur du Parti du Réveil Populaire et ancien gérant des abattoirs (Bernard Marbaix) et son épouse Ida (Françoise Vanhecke). Cette même Ida se donnera la mort en se pendant au drapeau danois. Ce suicide provoquera le retour sur l'île de sa fille Martha (Anne-Cécile Vandalem), dirigeante du parti de son père, partie faire carrière sur le continent. 

C'est dans ce contexte de deuil que la petite communauté se retrouve à s'interroger sur l'avenir de l'île et sur les raisons qui ont poussé la défunte à passer à l'acte. De plus, Martha Higer semble déterminée à vouloir rapatrier le corps de sa mère sur le continent. Et ce, contre les volontés de la disparue.

A cheval entre le théâtre et le cinéma, Anne-Cécile Vandalem parvient à transposer un univers de polar nordique. Le texte est tantôt humoristique tantôt profondément dramatique. La metteure en scène joue entre le domaine du visible sur le plateau et les scènes à l'intérieur des maisons par le biais de l'écran situé au-dessus de la scène. L'ambiance est énigmatique, froide et par moment, presque surnaturelle.Les passages chantés apportent une dimension poétique à cette tragédie politico-philosophique.

Autant être prévenu, la création n'apporte aucune solution lumineuse, elle rappelle les sombres techniques employées pour manipuler les esprits. Portée par des comédiens talentueux, c'est sans aucun doute que l'on peut affirmer que Tristesses séduira les spectateurs de cette saison 2017/2018.








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