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Sopro @Théâtre de la Bastille, le 13 Novembre 2018



© Filipe Ferreira
Le vent souffle dans le théâtre de la Bastille, les hautes herbes parsemées sur le plateau frémissent. Le décor laisse imaginer un théâtre déserté. Les comédiens peuplent progressivement le plateau. Et, tout en discrétion, Cristina Vidal, vêtue de ses habits sombres, les accueille.

Présenté au Festival d'Avignon, Sopro est une pièce-hommage à la femme de l'ombre, la souffleuse qui travaille aux côtés du metteur en scène portugais depuis vingt-cinq ans au Teatro D. Nacional II. Un quart de siècles d'anecdotes qui, selon elle, n'auraient tenu que sur 18 minutes et 23 secondes. Durant, toutes ces années, elle a rencontré une multitude de comédiens, fait en sorte que ces derniers n'oublient pas une seule réplique. Alors pour prolonger, Tiagro Rodrigues revisite les pièces sur lesquelles celle qui murmure à l'oreille des artistes est intervenue pour éviter les catastrophes.

Les premières scènes consistent à montrer aux spectateurs comment est né ce projet : la discussion du metteur en scène avec une Cristina peu convaincue par la teneur du projet. Puis défilent Antigone, L'Avare, Bérénice... Que ça soit des trous de mémoire ou des moments beaucoup plus sensibles, Cristina Vidal a sauvé bien des situations aussi bien en répétitions qu'en représentations.

Celle qui n'a connu que l'ombre finit par être mise totalement en lumière pour prononcer les sept derniers vers de Bérénice.
Oscillant entre des instants poétiques, des fragments émouvants et des séquences comiques, Sopro est un bel hommage à l'une des professions les plus sous-estimées du monde du théâtre.

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