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La Robe Rouge @MPAA Broussais, le 09 Mars 2019


Par l'entrée du public, Lila monte sur le plateau, ravagée. Elle peine à tenir sur ses jambes comme ivre. Elle est vêtue d'une robe noire, on supposera qu'elle revient d'un enterrement. La voilà qui s'affaire devant la penderie (maternelle ?). Elle envoie tout valser et finit par enfiler l'une des robes rouges. Du fond de la salle, c'est Jo qui arrive. Elle porte la même robe. Les deux femmes se retrouvent à partager le même plateau sans jamais véritablement dialoguer ensemble mais à échanger des vers, des souffles.

Lila est-elle la fille de Jo ? Jo est-elle Lila plus grande ? La metteur en scène Sophie Knittl-Ottinger parvient à jouer sur ce flou en laissant la libre interprétation aux spectateurs. Cécile Cournelle et Nelly Jenicek-Morisson incarnent chacune des femmes fortes en miroir. L'une est jeune, sensuelle et fragile. L'autre est prise de rancoeur, submergée de souvenirs amers et remplie de colère. Toutes les deux souffrent d'un mal qu'elles se sont presque infligées elles-mêmes : la solitude. Quand on connait l'écriture de Marianne Vinégala Camara, on sait que ce sont des mots posés sur des maux, des thèmes chers qui résonnent toujours très forts.

Ce sont ces mêmes émotions très fortes que l'on ressent dans ce décor rouge vif.
Il en va à chacun de tirer la signification de ce rouge : Colère ? Passion ? Danger ? Et si tous ces sens étaient possibles ? A l'écran, la danseuse Marie Wallet offre quelques instants oniriques. La compagnie a été accueillie pour deux dates à la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs (MPAA) Broussais sans nécessairement être simple amatrice. Cécile Cournelle porte un jeu très mature en donnant la réplique à une Nelly Jenicek-Morisson grandiose. 

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