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Cuckoo @Théâtre de la Bastille, le 10 Décembre 2019



Joyeuse découverte que le spectacle Cuckoo. Présenté dans le cadre de l'édition 2019 du Festival d'Automne à Paris, Cuckoo est un véritable petit bijou.

Inscrit dans une trilogie - dont nous regrettons de ne pas avoir vu la première conférence-spectacle - Cuckoo revient sur les années 1990 en Corée du Sud. Plus particulièrement en 1997, lorsque le Fond Monétaire International - notamment Robert Rubin, alors Secrétaire américain sous la présidence Clinton - vole au secours de l'économie du pays. Le peuple coréen le ressent comme une humiliation nationale et bascule dans un climat social plus que tendu. De nombreuses manifestations éclatent à travers le pays, non sans violence du côté des autorités.

L'artiste Jaha Koo est un presque quarantenaire qui a connu la crise à un jeune âge. Aujourd'hui exilé à Amsterdam, il revient sur ce passé douloureux qui pèse encore sur le présent par le prisme de trois cuiseurs de riz de la marque Cuckoo - qui donnera naissance au nom du spectacle -. Pourquoi des cuiseurs ? Ils sont le symbole du capitalisme qui ronge le pays et, par extension, du pays. Mais aussi parce que lorsque le père Koo prend des nouvelles de son fils, il ne lui demande jamais s'il va bien mais, sans doute par pudeur, s'il mange bien. Les objets sont loin d'être inanimés ; deux d'entre eux en viennent à se chamailler comme des enfants.

Koo raconte son pays avec un brin de mélancolie mais aussi beaucoup d'humour. Il parle de ses amis qu'il n'a pas vu disparaître, de la culpabilité qu'il peut ressentir, d'une tristesse qui l'habite depuis son départ et dresse un portrait sombre du pays qu'il a laissé. Une heure durant, vidéos, récits intimes, chants ou chamailleries de cuiseurs font revivre le récit poignant du jeune coréen. Pour clore cette conférence-spectacle, le jeune homme sort le riz qui cuisait depuis le début pour le sculpter. Il dressera une espèce de tour. 

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