Il y a les éclats de rire, les coups d'éclat, l'éclat de génie et "Aux éclats..." de Nathalie Béasse. Un spectacle qu'on pourrait voir comme une traversée poétique pluridisciplinaire. Les arts plastiques côtoient le spectacle vivant pour une chouette union.
Une fois les spectateurs confortablement installés, les voilà confrontés à un fort bruit de perceuse, des coups de marteau. Impossible de localiser véritablement la source. Puis voilà que des ouvriers prennent la parole. Là non plus on ne parviendra pas à trouver d'où ils nous parlent. S'en suivront quelques dégâts matériels : de la poussière s'écoule du plafond côté jardin, une sorte de coulée de peinture s'échappe du seuil d'une porte qui donnerait sur les coulisses. Et voilà que trois hommes vêtus de costumes complets font irruption dans la salle. Loin d'être discrets, ils nous enjambent, réfléchissent bruyamment pour finalement arriver sur le plateau à quatre pattes. De vrais clowns.
Étienne Fague, Clément Goupille et Stéphane Imbert enchaînent les gags et les répliques aussi absurdes les unes que les autres un coup en allemand, un coup en anglais et parfois en langue de Molière dans des tableaux en (dé)construction. Peu d'objets sur la scène, juste assez pour la saccager comme par magie à coups de cordes tirées et autres mécanismes. Le trio de joyeux lurons convoque le rire ravageur. Jusqu'à laisser un plateau en miettes à cause de leurs coups finaux de colère.
Il ne faut pas chercher du sens à tout prix, juste se laisser porter par chacun des tableaux pour savourer la poésie qui se déroule sous nos yeux. Un petit gang de grands enfants, un peu fripons qui se seraient réunis dans le monde des adultes qu'ils ont investi pour mieux le démanteler, le décortiquer. Et là, on s'éclate.
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