Le spectacle s'ouvre sur la chanson Pastime paradise. L'art est-il gangréné par l'entre soi ? Le monde artistique est-il snob ? Telles sont les interrogations soulevées dans 10805 maux mais pas seulement. Les artistes eux-mêmes peuvent s'interroger mais pas à voix haute, il semblerait. C'est Camille qui tente sa chance en commettant l'irréparable aux yeux de ses amis. Et récolte la tempête.
Dans un décor semblable à un atelier d'artistes, Camille, Lola, Tom et Victoire fraîchement diplômés des Beaux Arts célèbrent leur vernissage. Camille éclate et perd pied. Si ses acolytes tentent de le raisonner dans un premier temps, ils le sermonnent progressivement en 10805 mots.
Alexandre Cordier signe un texte rythmé, juste et de bonne facture. Ses jeunes interprètes - Elsa Revcolevschi, Benjamin Sulpice, Hugo Merck et Milena Sansonetti - le portent avec beaucoup de justesse et sincérité. Peu d'artifices pour démonter les facettes du milieu artistique. Et c'est sans doute ce qui va séduire les spectateurs. Cette absence d'artifice, de filtres qui laisse place à une pensée et à une langue jeune qui s'expriment dans des dialogues qui claquent mais aussi dans des monologues, récits de vie plus profonds. Une jeunesse brillante qui n'a d'autres choix que de s'accrocher à ses rêves.
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