© Jérôme Barbosa |
Et si l'un des plus grands drames des clowns n'était pas de ne plus faire rire mais de ne plus avoir son public ? Un clown reste avant tout un être humain qui peut lui aussi avoir la peur de l'abandon. Y a quelqu'un ?! c'est l'histoire d'un clown, habitué à exister pour les autres, qui se retrouve à exister pour lui-même. Hervé Langlois partage la réflexion en dialoguant avec son clown Angelus dont la filiation avec le clown Auguste - réputé pour sa maladresse et sa fragilité intérieure - n'est pas lointaine.
Quand il entre sur le plateau, perruque blanc crème vissée sur la tête, veste queue de pie à manches courtes sur les épaules et tutu, Angelus fait face au mur sur lequel il rencontre son ombre. Elle est tour à tour dédoublée et triplée.
Le bazar ambiant laisse imaginer une fête : sifflets, cotillons et serpentins jonchent la scène. Côté jardin, une chaise vide. Personne. Angelus va se confronter à sa solitude et se créer des invités exceptionnels d'un nouveau genre pour célébrer son anniversaire, n'est-ce pas le propre du clown ? Une capacité à imaginer des choses et embarquer son public dans son imaginaire, il apporte une fantaisie enfantine. Ses invités sont ses gadgets les plus fidèles, chacun caractérisé avec une personnalité associé à sa nature - un exemple parmi d'autres : le ballon est gonflé -. Des bribes de texte s'échappent riches en jeu de mots - au téléphone : "Ma mère ? Même pas !" -.
Hervé Langlois créée un spectacle riche en poésie et touchant qui parle à tous. Adultes comme enfants.
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