Pages

Vu d'ici @Théâtre de Belleville, le 12 Janvier 2023

© Romain Tiriakian

Lorsqu'il nous accueille dans la salle intimiste du Théâtre de Belleville, le metteur en scène Alexis Armengol nous invite à nous asseoir sur les fauteuils équipés d'un casque. Avec lui, on s'y plie et le temps d'une micro phase de test on s'habitue, le fil sur la gauche. Prêts ? C'est parti ! 

Embarquement immédiat dans ce qui semble être l'appartement de Frédérick (Laurent Seron-Keller). Celui-ci est très vite rejoint par son jeune frère Stéphane (Alexandre Le Nours). Ils se retrouvent pour enregistrer un podcast dans lequel ils apporteront leur témoignage de la pathologie de Frédérick. Vingt ans plus tôt, ce dernier a été hospitalisé à la demande de son frère. Il a été diagnostiqué schizophrène. Raconter l'histoire, le vécu de chacun, leur rapport à la pathologie : tel est l'objectif qu'ils se sont fixés ensemble. 

Les sessions d'enregistrement se succèdent, les émotions se bousculent : grands moments d'une  fraternité retrouvée, déchirements, angoisses ponctuent Vu d'ici qui s'avère une pièce particulièrement bien documentée, bien écrite et très bien interprétée. Le duo de comédiens offre une dynamique de jeu complémentaire de grande qualité. Le casque posé sur les oreilles c'est faire acte d'isolement et s'offrir une réalité altérée ; se mettre dans la peau de Frédérick ? Peut-être... Vu d'ici est aussi intéressant pour sa mise en lumière de cette curieuse pathologie que représente la schizophrénie et ce qu'elle implique dans l'intime. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire