Une bâche bleue étendue tel un rideau. Un carré blanc posé à même le sol. Un seau, sa serpillère et un produit d'entretien. Un caddie. Et les vieilles pierres des Bouffes du Nord. La jeune actrice révélée par le film Papicha - qui lui a valu le César du meilleur espoir féminin - Lyna Khoudri, vêtue d'une salopette couleur crème et d'une veste en jean, pénètre dans l'arène d'un pas décidé, le balai-raclette tenu fermement dans les mains, lampes blafardes en contre-plongée.
© Louise Quignon |
Voilà qu'elle bascule de la colère à la déclaration d'un amour ardent, d'une passion qui la brûle. Autant de colère que d'amour en elle, finalement. Une quarantaine de minutes durant, la petite brune à la mèche bleue - qui n'est pas sans rappeler le roman graphique Le bleu est une couleur chaude qui donnera son inspiration au film La vie d'Adèle d'un certain Abdellatif Kechiche défendu par l'actrice - débite un monologue, comme un rap, chargé, acéré. Elle s'offrira deux moments dansés ; le premier sur Anarchy in the UK des punks britanniques Sex Pistols, le second sur le silence, elle esquissera un numéro de claquettes russes. L'amertume au cœur, Lyna Khoudri convainc. Perdre son sac pour mieux le vider.
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