Avant de poser ses bagages à Montreuil, Lieux Communs de Baptiste Amman est passé par la case Avignon. La pièce pouvait être un roman tant elle mélange les genres. Thriller et poésie se côtoient, philosophie et par extension politique se mêlent - sur fond de sujets bien ancrés dans l'actualité que sont les féminicides, l'immigration, l'extrême droite, la radicalité ou encore la liberté d'expression.
© Christophe Raynaud de Lage |
Un point de départ : une femme retrouvée morte - fille d'un homme politique d'extrême droite - par défénestration. Suicide ou meurtre ? La pièce ne met pas en scène l'enquête mais les répercussions sur différents protagonistes : une metteuse en scène qui adapte les textes du coupable, les médias, le frère de la victime, la soeur du présumé coupable, un flic... On revient sur les origines de la violence évidemment mais on navigue dans tous les points de vue, tous parfaitement audibles. Véritable reflet de la complexité singulière dont se pare chaque "histoire #Metoo".
Le jeu des huit comédiens est pour le moins convaincant, l'énergie collective est belle, le réalisme est saisissant. Toutefois, le propos laisse peu de place au mystère, les croisements ne fonctionnent pas toujours - on note un tableau en particulier où l'espace scénique est scindé en deux et les répliques se répondent sans véritable sens au risque de perdre les spectateurs -.
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