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L'Errance moderne @Théâtre des Béliers Parisiens, le 10 Mai 2015


Seul en scène, Alexandre Texier se fait porte-parole d’une jeunesse en quête de son avenir.

Sur les planches du Théâtre des Béliers Parisiens, il joue Alex, un jeune de 24 ans, sans diplôme, sans prétention si ce n’est celle de devenir comédien. Son père menace de le mettre dehors s’il n’apprend pas vite à être autonome à son âge. Les alternatives d’aujourd’hui étant plutôt réduite, il ne lui reste plus qu’à frapper aux portes des agences intérim pour trouver un emploi.
D’entrée de jeu, le nom de l’agence n’est pas fictif ; Manpower. L’acteur campe le rôle d’une secrétaire digne du cliché absolu. L’interprétation est incroyable, Texier ne laisse aucun détail au hasard et se donne plus qu’à fond.

S’en suit les rencontres du jeune homme. Lors d’une expérience dans l’agro-alimentaire, plus exactement au sein d’une usine où le personnel est soumis à une future délocalisation il a pour supérieur un homme « plutôt particulier », qui a fait ça toute sa vie donc pas du tout prêt à subir ce qui les attend. Licencié pour avoir enfermé ce dernier dans la chambre froide, il se retrouve au poste d’observateur d’oiseaux qui ne durera pas non plus, caissier puis à peine embauché comme gardien de réserve, cette dernière ferme. En somme, les joies de l’intérim « C’est tout le temps différent » aura confié son agent dans un rire. Les trois éléments scéniques suffisent à structurer la scénographie, épurée mais remplie par les multiples personnages réunis en un seul homme.

Tous ces personnages sont pris comme des témoins de la difficulté sociale dans laquelle la société est plongée depuis quelques années. Désespérés et désespérants, Alexandre Texier montre un talent non négligeable pour passer d’un rôle à un autre. Mimiques, voix, tout y passe ! Le comédien déploie une énergie phénoménale pour jouer chacun des protagonistes. Une des scènes est très physique ; on assiste à un grand moment hilarant rappelant une certaine scène du célèbre Les Temps modernes de Charlie Chaplin.

On rit car le ton est plutôt humoristique. Sous des allures plutôt légères, le texte - écrit par Alexandre Texier et son frère Charles - cache un fond relativement féroce qui fait son effet à la dernière rencontre. La discussion avec un clochard quelque peu grognon sera décisive pour Alex.


Ce solo social show touchant présenté au Festival d’Avignon et plusieurs fois dans des salles parisiennes ne saura que conquérir le public lors de ses prochains passages au Festival !  

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