Sylvain Creuzevault pose à nouveau ses bagages au Théâtre de la Colline
pour un mois. Et quand il est de passage, il laisse des traces. Après avoir
proposé sa vision de l’essai de Karl
Marx dans Le Capital et son singe,
le collectif revient avec encore plus d’audace. Trois heures de spectacle dans
lesquelles il s’est emparé de tous les Faust pour n’en faire qu’un :
l’Antifaust !
Sur
fond d’actualité toujours aussi politique, le jeune metteur en scène mêle la
ZAD de Notre Dame des Landes au soulèvement populaire qu’était il y a encore
quelque temps Nuit debout. On a tous nos démons. Angelus Novus AntiFaust nous le rappelle. L’œuvre de l’écrivain
allemand avait déjà son lot d’extravagance, la pièce qui compile tous les
mythes n’en est pas moins chargée. La pièce de Creuzevault est riche, se lit comme une aventure poétique. Loin d’être
gaie, elle s’engouffre dans des questionnements politiques. Qu’ils soient
scientifiques ou musiciens, les personnages sont en quête d’un rêve suprême pas
nécessairement inatteignable.
Cette
quête s’accompagne de son lot d’improvisations qui trouble le spectateur. Le
mini opéra qui ouvre la deuxième partie le raccroche au thème central. Le
spectacle s’achève sur un plateau qu’on retrouverait chez le metteur en scène
italien Romeo Castellucci ou encore chez
son camarade Vincent Macaigne. Le
collectif est plein d’énergie et de fougue. C’est avec ces mêmes qualités qu’il
parvient à faire naviguer le spectateur entre les différentes émotions.
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