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La nuit juste avant les forêts @Théâtre de Poche-Montparnasse, le 10 Décembre 2016


2017 marquera le quarantième anniversaire du soliloque écrit par Bernard-Marie Koltès. En une phrase et aucune ponctuation, l’auteur contemporain, alors âgé de 29 ans, signait ici l’unique phrase pleine de hargne, sa déclaration de guerre à notre société à laquelle il attribuera le titre poétique La nuit juste avant les forêts.

Jean-Pierre Garnier est allé chercher le jeune Eugène Marcuse encore étudiant au conservatoire pour porter le rôle de cet homme « qui n’est pas d’ici ». En ouverture, le comédien piétine des pavés aux allures de miroirs, il est trempé, éclairé par des ampoules suspendues ici et là. Il est seul. Sur un fond sonore énigmatique - signé Joncha -, l’écorché vif raconte son histoire, ses aspirations de syndicat international, ses doutes et crache sa rage. Il regarde le public en profondeur, il veut le toucher au plus profond de l’âme.

Comme pris à parti, le spectateur se fait témoin d’un Marcuse qui donne tout : physiquement et psychologiquement. Du haut de ses 20 ans, il est déjà porteur d’un immense potentiel. Tantôt il dégage une fragilité nécessaire pour basculer dans une présence presque animale. Il pousse le cri d’une humanité en détresse.


Ivresse ou démence passagère ? Nul ne le saura réellement. La nuit juste avant les forêts malgré toute sa noirceur est sans doute l’un des textes les plus contemporains des plus riches. 

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