© HATE Dorothée THEBERT FILIGE |
Oubliez les costumes ! Laetitia Dosch est nue - ou du moins ne porte qu'une paire de baskets pour déambuler dans l'espace terreux - et ne porte sur elle que deux accessoires : une banane contenant des carottes pour apprivoiser l'animal et une épée de bois.
C'en est presque enfantin. Ou cela s'inscrit dans la métaphore de s'exprimer franchement. Et puis, elle peut y aller sans crainte, l'animal ne la jugera pas : sa condition de femme, le célibat, les migrants de Calais, les gens, le temps qui passe... Elle se lâche. S'en suit un grand moment de tendresse avec son compagnon de jeu Corazon, elle lui déclare son amour, ils s'embrassent...
Elle émet son désir d'enfant. Mais pas l'enfant d'un homme. Non. Un enfant de l'animal.
Et là, l'animal sur ses quatre pattes se met à parler. Non, il ne hennit pas. Il a de la conversation. Dosch se fait doubleuse.Nous ne sommes plus dans la tentative d'un duo, le stade d'essai est passé, la voilà qui dialogue avec Corazon. Pendant leur échange, la jeune femme va jusqu'à improviser un rap. Une véritable complicité est en train de se créer entre ses êtres qu'absolument rien ne pouvait prédestiner à être aussi proches. Si le dispositif est poétique, le texte est volontairement naïf, léger mais ne transcende pas.
Là où on aurait voulu un engagement plus abouti, plus profond, l'utopie puérile règne.
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