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Solaris @Théâtre de Belleville, le 08 Janvier 2019


© Avril Dunoyer

Après Tarkovski et Soderbergh sur les écrans, Prin/Truffert sur les planches du Théâtre de Belleville !

La science fiction au théâtre c'est possible. Rémi Prin et Thibault Truffert le démontrent avec leur adaptation très réussie de Solaris. Il est ici essentiellement question d'humanité, de sentiments qui dépasse la question scientifique réduite à un élément contextualisant.   

Là où le cinéma fait appel aux effets spéciaux technologiques toujours plus poussés, la scénographie astucieuse de Benjamin Gabrié et de Suzanne Barbaud complétée par le jeu de lumières de leur metteur en scène Rémi Prin parviennent à créer sur un espace relativement réduit une atmosphère rétro à la Star Trek : jeu de capsules modulables, panneaux en plexiglas mobiles et jeu de fumée sont les ingrédients suffisants à l'équipe. Le résultat est saisissant et offre une vision labyrinthique de la station comme une métaphore de l'esprit du personnage central ; Kris Kelvin. 

© Avril Dunoyer
Huis-clos spatial, Solaris embarque les spectateurs dans une station spatiale où les souvenirs (re)prennent vie. C'est dans cet étrange univers qu'évolue le trio de scientifiques Kris Kelvin - joué par Thibault Truffert -, Docteur Snaut - Quentin Voinot - et Docteur Sartorius - Gabriel Laborde -. Kris Kelvin est un psychologue. Il est envoyé en mission sur la station suite à des observations troublantes. A peine arrivé sur la station, le praticien découvre que son professeur et contact sur place - Gibarian - s'est donné la mort. Très vite, le reste de l'équipage lui explique les phénomènes observés : des "visiteurs" hantent la station. Kris Kelvin sera à son tour hanté par la présence de sa femme, Harey - Louise Emma Morel - disparue il y a plusieurs années. 

La compagnie le Tambour des Limbes créée une ambiance sombre où la tension est palpable à mesure que les personnages se laissent atteindre psychiquement. Thibault Truffert porte en lui un Kris Kelvin désemparé, confronté à son inconscient qu'il ne parvient pas à dompter. Ses comparses Quentin Voinot et Gabriel Laborde transportent les spectateurs dans leurs paranoïas grandissantes. Louise-Emma Morel livre une Harey troublante, comme double : sensible, consciente d'un côté et destructrice de l'autre. Comme si deux Harey coexistaient dans la station.




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