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Cap au pire @Théâtre Athénée - Louis Jouvet, le 19 Avril 2019


© Pierre Grosbois
Lentement et en silence, il entre sur le plateau. Ses pieds sont nus. Il se poste sur cette unique dalle lumineuse. On distingue ses traits, ses mains et rien d'autre. Denis Lavant nous accueille avec son timbre de voix si singulier. Cap au pire mis en scène par Jacques Osinski se révèle être une performance de haute voltige. Plus personne ne bouge, pas un seul battement de cil, Denis Lavant captive immédiatement.

Le public est en équilibre avec le comédien. Ses silences, la variation des intonations, chaque son est un mouvement risqué, un instant fragile. Comme si tout pouvait s'écrouler si l'homme de théâtre osait, par malheur, quitter la dalle. Bras le long du corps, Lavant est immobile. Seule sa bouche, à peine visible, s'anime. Dans le fond, les quelques petites lueurs de Catherine Verheyde apparaissent telles des lucioles orangées dans la nuit. Le rythme est lent et les respirations sont déstabilisantes. Équivoque, le texte de Beckett est complexe, sombre et Lavant envoûte en offrant une véritable performance linguistique.









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