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Hedda @Théâtre de Belleville, le 12 Janvier 2020


© Sylvain Bouttet
Hedda ou la déchirante histoire d'Hedda, inspirée du récit d'Hedda Nussbaum qui dans la fin des années 1980 fut accusée par son mari - Joël Steinberg - d'avoir tué leur fille adoptive Lisa Steinberg. Deux femmes - l'auteur Sigrid Carré-Lecoindre et la comédienne-metteure en scène Lena Paugam - se sont réunies ici pour offrir un spectacle particulièrement poignant et de toute beauté tant dans son interprétation que dans sa dramaturgie. 

Si l'histoire a démarré par un coup de cœur, ce sont les coups de poing qui l'ont ponctuée sans point final. Lena Paugam incarne Hedda tout en étant narratrice, à la troisième personne d'un récit intime. Hedda est une jolie jeune femme travaillant dans l'édition qui s'amourache d'un homme qui n'a qu'une envie : la perfectionner. Mais une fois l'objectif atteint, il est happé par une spirale infernale qui le plonge dans la violence et des humiliations. Loin d'être un cas isolé, l'histoire d'Hedda est bouleversante et ne verse pas dans le ton moralisateur. 

Lena Paugam se met en scène dans un exercice que l'on sait complexe ; celui du seul en scène. La voilà qui campe l'intégralité des personnages sur un plateau quasiment nu. Seule une chaise est posée là comme oubliée dans la pièce, au fond une baignoire, une immense fenêtre côté jardin encadrée par un papier peint quelque peu défraîchi. La comédienne touche par sa diction fragile et ses mouvements presque dansés - saisissants lorsqu'elle se met à écrire "Je t'aime" avec ses pieds à travers le plateau - sur une partition parfois poétique de Sigrid Carré-Lecoindre. En témoigne cette phrase sur le silence ; " [...] c’est plein du son raté de tout ce qui tombe, de tout ce qui est tombé. On n’entend plus rien." 


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