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La honte @Théâtre de Belleville, le 07 Novembre 2021

 

© François Louchet
"Honte : nom féminin. (francique *haunipa, de même radical que honnir) 1.  Sentiment d'abaissement, d'humiliation qui résulte d'une atteinte à l'honneur, à la dignité : Couvrir quelqu'un de honte. 2.  Sentiment d'avoir commis une action indigne de soi, ou crainte d'avoir à subir le jugement défavorable d'autrui : Rougir de honte. 3. Sentiment de gêne dû à la timidité, à la réserve naturelle, au manque d'assurance, à la crainte du ridicule, etc., qui empêche de manifester ouvertement ses réactions, sa manière de penser ou de sentir"

 Larousse.fr 

Tout commence dans un salon, une jeune fille est confortablement installée dans un grand fauteuil  lui-même posé sur un tapis blanc, un homme plus âgé s'adosse aux fenêtres côté jardin. Géraldine (Noémie Pasteger) passe la soirée chez Louis, son directeur de thèse (John Arnold) afin de discuter de son travail. Tous deux semblent entretenir une complicité que l'on qualifiera d'universitaire : un respect mutuel, un rapport de confiance, une proximité normale entre un directeur de thèse et sa doctorante en somme. L'épouse du professeur est absente - elle-même universitaire, elle est en conférence -, les échanges se poursuivent, s'éloignent progressivement du simple sujet de la thèse de Géraldine. Mais l'ambiance n'est point lourde. Confiant,  le professeur va chercher quelques verres. Une fois dans la cuisine, il se dit qu'il a beau avoir vieilli, la séduction peut fonctionner. Il en est convaincu. Ils se mettent à danser ensemble. Il dérape. Aucun voyeurisme. Noémie Pasteger s'extirpe du rôle de Géraldine, clame la didascalie de l'agression de son personnage. Fondu au noir. 

Nous voilà propulsés comme dans une espèce de salle cour, sans que la salle ne se transforme c'est un amphithéâtre qu'on devine. Quelques semaines après les faits Clémence décide de convoquer son tuteur en commission disciplinaire publique. Les spectateurs deviennent la masse étudiante. Pauline Sales incarnera une professeur - Clémence - qui prendra la défense de l'étudiante et son collègue Mathieu (Yannik Landrein) celle de son confrère. A coups d'arguments, chacun se fera son idée des faits. Le public compris. 

Le spectacle de Jean-Christophe Blondel en lui-même est très réaliste, au point qu'il pourrait se classer dans la catégorie documentaire. La sobriété du plateau invite à se concentrer sur la réflexion. Pas de parti pris pour un personnage plus que pour un autre, pas de jugement, le public est au coeur du dispositif. C'est à lui de se faire son idée et à lui seul. Les arguments se tiennent de part et d'autre. Les comédiens eux font preuve d'une grande justesse avec un humour toujours bien mesuré. 

 

 

 

 

 

 

 

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