© Simon Gosselin |
Programmée la saison dernière, la création du metteur en scène Sylvain Creuzevault a enfin pu être montrée au public. Après Démons et Le Grand Inquisiteur, l'artiste poursuit son odyssée dostoïevskienne et s'est attelé aux Frères Karamazov. Quelle réussite !
Le spectacle s'ouvre dans un décor blanc clinique. Fiodor Karamazov - ici joué par le comédien Nicolas Bouchaud - est en plein conflit avec son fils Dimitri - Vladislav Galard - sous les yeux du Starets Zossima devenu arbitre d'un jour - campé par Sava Lolov, déjà homme d'église dans la précédente création du metteur en scène -. Embrouilles régulières d'une famille explosive sur fond d'argent et de femmes. Voilà que le plus mystique des frères, Alexeï Karamazov - merveilleux Arthur Igual - se retrouve investi d'une mission pour la paix dans la famille Karamazov en allant notamment à la rencontre des femmes des vies de son frère et de son père ; Grouchenka - impeccable Servane Ducorps - et Katérina Ivanovna - confiée à Blanche Ripoche -. Sylvain Creuzevault s'attribue le rôle d'Ivan Karamazov. En direct, les musiciens Sylvaine Hélary et Antonin Rayon accompagneront la création.
La troupe sert un spectacle plein de fougue qu'on adore chez Creuzevault et beaucoup plus fluide que sa précédente création. On rit beaucoup, on est happés par une véritable adaptation contemporaine chère au metteur en scène. Là où on s'attendait probablement du bruit et un peu de fureur, le spectacle se recentre sur le burlesque et la chaleur de jeu. Jusqu'à ce que s'ouvre la deuxième partie recentrée sur le parricide qui devient plus noire tout en retrouvant la même chaleur - bien que l'hiver se soit bien installé sur le plateau -.
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