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Huis clos @A La Folie Théâtre, le 22 Novembre 2014


La compagnie Les yeux qui sonnent présente Huis clos de Jean-Paul Sartre.

On comptera pas moins de dix personnes sur scène ; trois comédiens, trois danseurs et quatre musiciens. Ce mélange des arts promet une adaptation originale.

Garcin, Inès et Estelle se retrouvent en enfer, ils ne savent pas pourquoi. Du moins, au début. Leurs échanges permettront de comprendre les raisons. Leur cohabitation sur une durée inconnue les pousse à se connaître, jusqu’à dévoiler leur fragilité.

Le plateau est simple mais efficace ; la pièce se compose alors d’un canapé bordeaux, un fauteuil Second Empire, un porte-manteau, un petit bocal sans poisson mais un coupe-papier et voilà tout. Les personnages sont livrés à eux-mêmes.

Chaque comédien a su apporter à ce texte son degré d’exigence. Luc Baboulène interprète un Joseph Garcin qui se révèle progressivement, d’un air calme au début il glisse vers l’angoisse et presque vers la folie tant l’adversité lui rappelle qui il est réellement. Hélène Bondaz livre une Estelle Rigault encore plus peste qu’on ne pouvait l’imaginer, pipelette, dépendante des autres pour assurer son existence et Anne-Lore Leguicheux – qui signe ici la mise en scène – propose un jeu intense pour une Inès Serrano arrogante, peu aimable mais terrifiée.

A ces talentueux comédiens se joignent les danseurs livrant des chorégraphies gracieuses et élégantes pour visualiser les doubles maléfiques – que l’on comprend par leurs costumes rouge et noir mais également par l’habile jeu de lumières d'Elodie Murat - de nos personnages ainsi que leurs pensées les plus profondes qu’ils n’osent pas s’avouer au premier abord. 

Ces danses sont interprétées sur des morceaux graves joués en direct par les quatre musiciens (piano, violoncelle, accordéon et guitare sèche). Un air redondant très profond intensifie le caractère oppressant du huis clos.

Ce spectacle a vu le jour grâce à un financement participatif, le public était au rendez-vous aussi bien pour le soutenir mais aussi pour assister aux représentations, la compagnie Les yeux qui sonnent ne peut que s’assurer un bel avenir !

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