La compagnie Les
yeux qui sonnent présente Huis clos de Jean-Paul Sartre.
On comptera pas moins de dix personnes sur scène ; trois comédiens, trois
danseurs et quatre musiciens. Ce mélange des arts promet une adaptation
originale.
Garcin, Inès et Estelle se retrouvent en enfer, ils ne
savent pas pourquoi. Du moins, au début. Leurs échanges permettront de
comprendre les raisons. Leur cohabitation sur une durée inconnue les pousse à
se connaître, jusqu’à dévoiler leur fragilité.
Le plateau est simple mais efficace ; la pièce se
compose alors d’un canapé bordeaux, un fauteuil Second Empire, un
porte-manteau, un petit bocal sans poisson mais un coupe-papier et voilà tout. Les
personnages sont livrés à eux-mêmes.
Chaque comédien a su apporter à ce texte son degré d’exigence.
Luc Baboulène interprète un Joseph
Garcin qui se révèle progressivement, d’un air calme au début il glisse vers l’angoisse
et presque vers la folie tant l’adversité lui rappelle qui il est réellement. Hélène Bondaz livre une Estelle Rigault
encore plus peste qu’on ne pouvait l’imaginer, pipelette, dépendante des autres
pour assurer son existence et Anne-Lore
Leguicheux – qui signe ici la mise en scène – propose un jeu intense pour une
Inès Serrano arrogante, peu aimable
mais terrifiée.
A ces talentueux comédiens se joignent les danseurs
livrant des chorégraphies gracieuses et élégantes pour visualiser les doubles
maléfiques – que l’on comprend par leurs costumes rouge et noir mais également
par l’habile jeu de lumières d'Elodie Murat - de nos personnages ainsi que leurs pensées
les plus profondes qu’ils n’osent pas s’avouer au premier abord.
Ces danses sont
interprétées sur des morceaux graves joués en direct par les quatre musiciens
(piano, violoncelle, accordéon et guitare sèche). Un air redondant très profond
intensifie le caractère oppressant du huis clos.
Ce spectacle a vu le jour grâce à un financement
participatif, le public était au rendez-vous aussi bien pour le soutenir mais
aussi pour assister aux représentations, la compagnie
Les yeux qui sonnent ne peut que s’assurer un bel avenir !
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