Le roman jeunesse de Marie-Aude Murail récompensé à plusieurs reprises a traîné dans les mains d’Olivier Letellier et Catherine Verlaguet qui, en 2009, ont décidé de le mettre en scène.
Trois enfants (Siméon Morlevent 14 ans, Morgane Morlevent 8 ans et Venise Morlevent 5 ans) sont orphelins depuis peu. Leur père a disparu et leur mère est morte en tombant dans les escaliers (en réalité elle s’est suicidée en buvant du canard WC mais c’est la version qu’on ne peut pas raconter aux enfants. Etrangement, Siméon est au courant). Les voilà bons pour l’orphelinat.
Laurence Deschamps - la
juge des tutelles - part à la recherche d’une famille pour ces jeunes enfants. Suite
aux appels, Josiane Morlevent, 37 ans ophtalmologue et Barthélémy Morlevent, 26
ans qui travaille chez un antiquaire. Les orphelins sont donc amenés à vivre en
garde alternée chez ces deux parents possibles. N’arrivant pas à avoir
d’enfants avec son mari, Josiane est très intéressée à l’idée d’adopter la
petite Venise, si mignonne qu’on ne peut lui résister mais elle ne veut surtout
pas des deux autres. Pour Barthélémy, c’est plus compliqué ; il est
homosexuel et n’est absolument pas prêt à s’occuper d’enfants et n’est pas sûr
que son compagnon apprécie. Sa demi-sœur
ne voit qu’en lui un irresponsable et ne lui témoigne que peu d’affection.
La pièce rend compte des
moments de garde avec Barthélémy. Les enfants sont représentés par des livres,
puis peu à peu sont identifiés par une petite chaise d’enfant. Il traîne avec
lui une armoire, plutôt lourde – qui renferme très certainement tous les secrets
de la famille Morlevent – prenant des aspects plus légers lorsqu’on avance dans
l’histoire.
Tout l’esprit du roman s’y
retrouve ; les moments dramatiques s’alternant avec beaucoup humour à
destination avant tout d’un jeune public. La scénographie est riche de par la
poésie véhiculée par tous les objets présents sur le plateau.
Légèreté et
questionnements de la vie sont au rendez-vous dans cette pièce nullement
propagandiste à l’heure des débats sur l’adoption pour les couples homosexuels.
Nous voilà embarqués dans une histoire touchante racontée par un Barthélémy (en
alternance Lionel Erdogan/Guillaume Fafiotte) très attachant. La
formation de conteur d’Olivier Letellier
se ressent dans cette manière tournoyante, insouciante et surtout tendre de
raconter un récit porteur de thèmes aussi délicats que sont l’abandon, l'homosexualité, la maladie,
la mort…
Une pièce qui plaira aux
jeunes enfants et aux adultes !
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