J'ai couru comme dans un rêve @Théâtre Monfort, le 25 janvier 2017


Le public est convié à rejoindre les gradins posés à même le plateau. Il fait donc partie intégrante du spectacle. La compagnie Les Sans Cou au grand complet occupe le plateau. S’ouvre une sorte de groupe de discussions. Le public doit lancer la conversation. Le médiateur c’est le jeune metteur en scène Igor Mendjisky.

Chacun se présente tel qu’il est, tout va bien, jusqu’au moment où vient le tour de Martin – interprété par Paul Jeanson –. Celui-ci s’effondre brutalement. En découle toute l’histoire : on apprend que Martin est atteint d’une tumeur au cerveau et que ses jours lui sont comptés. A peine il l’apprenait, sa compagne – Esther Van Den Drieesche -, alors en tournée à l’autre bout du monde, lui annonce qu’il va être papa. Il prend la décision de passer ses derniers jours auprès de sa famille : son oncle qui l’a élevé comme le père qu’il n’a pas eu le temps de connaître – campé par Frédéric Van Den Drieesche -, sa brillante sœur – Eléonore Joncquez -, son frère charismatique – Clément Aubert – et son ami d’enfance – Arnaud Pfeiffer -. Tous vont alors faire en sorte que les derniers jours de leur proche soient les plus beaux. S’empresser de vivre pour ne pas regretter.


Mais vivre au fond, qu’est-ce que cela implique ? Que signifie vivre ? Qu’est-ce que le bonheur ? La pièce pousse au questionnement en emportant les spectateurs dans un bouillon d’inventivité extravagante et surréaliste. Pendant près de deux heures et demi, se succèdent scénettes dont aucune n’empiète sur l’autre. Dans ce projet de théâtre vivant, la compagnie des Sans Cou est jeune et débordante d’énergie. L’improvisation est omniprésente dans ce spectacle rempli de poésie. Tantôt drôle, tantôt grave, les comédiens font le pari de l’évasion. L’évasion pour mieux se rappeler qu’en chaque chose de la vie il y a du beau, du sublime. La définition de la vie selon la compagnie reprend la citation de Macbeth : « c’est un conte raconté par un idiot, plein de son et de furie, et qui ne signifie rien »