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HEN @Monfort Théâtre, le 05 Février 2022

 Hen (prononcez Heune) :  en suédois, pronom de la troisième personne du singulier pour désigner indifféremment un homme ou une femme entré dans le dictionnaire en 2015.

© Christophe Raynaud de Lage

HEN est une marionnette conçue par Eduardo Felix. C'est sur cette base qu'on parlera d'elle au féminin. Pour le reste, chacun pense ce qu'il veut. HEN a une apparence follement humaine, elle se comporte même en tant que tel. Insolente, elle se dévoile en chantant Brigitte Fontaine et son titre de 1968 J'aime

On assiste alors à un spectacle burlesque aux chansons engagées dans l'acceptation de la différence. Dans de nombreuses tenues toujours plus exubérantes les unes des autres - pensées et cousues par Pétronille Salomé -, HEN se met à nu tout en interrogeant le genre intelligemment. Son franc-parler qui fait d'elle une marionnette gouailleuse à laquelle on s'attache. La musique jouée - par le percussionniste et claviériste Cyrille Froyer et le violoncelliste Guillaume Bonigraud - en live ne se limite pas à un seul genre non plus. 

On saluera le super travail de son metteur en scène Johanny Bert qui non seulement la manipule mais l'interprète sans aucune relâche pendant un peu plus d'une heure. Il est assisté dans la manipulation par Anthony Diaz. On pourrait penser que le casting très testostéroné mais c'est sans compter les multiples auteures : Marie Nimier, Prunella Rivière, Gwendoline Soublin qui côtoient Laurent Madiot, Alexis Morel, Pierre Notte et Yumma Ornelle

Si la totalité du spectacle est pour le moins subversive, le final est déchirant - tout en étant très beau visuellement - rappelant aux spectateurs qu'HEN n'est qu'une marionnette. 


Le Nécessaire Déséquilibre des choses @Théâtre 71, le 23 Octobre 2021

 

Premier spectacle pour nous de la compagnie Les Anges au Plafond avec un spectacle tout public sur fond des Fragments amoureux d'un discours amoureux du philosophe Roland Barthes

Le Nécessaire Déséquilibre des choses est une expédition au cœur des mécanismes du sentiment amoureux. Et cette expédition est au sens premier, les deux protagonistes - L'un et L'autre - sont envoyés en mission dans le corps humain. C'est à eux de revenir avec toute une série de prélèvements pour expliquer ce sentiment bien complexe. Accompagné d'un quatuor de musiciens, le duo Camille Trouvé et Jonas Coutancier convient les spectateurs à un grand moment de poésie visuelle particulièrement réussi avec le bon dosage de légèreté pour embarquer le plus grand nombre. 

Le grand espace scénique accueille beaucoup d'éléments créatifs sans pour autant être surchargé et sans perdre le fil de la narration qui est parsemée de nombreuses péripéties. Tout débute dans le noir complet, les parois de polystyrène s'effondrent au profit de formes très lumineuses, chaleureuses qui progressivement nous éclairent. Le Nécessaire Déséquilibre des choses est un spectacle sur lequel on mise plus sur son esthétique que sur son fond textuel etout n gardant à l'esprit que le texte qui l'a inspiré n'est en rien théâtral. 

© Vincent Muteau




L'enfant Océan @Théâtre Paris-Villette, le 15 Décembre 2019


A l'heure des contes de Noël, L'enfant Océan se démarque. Frédéric Sonntag s'attaque à la mise en scène du roman du même nom écrit par Jean-Claude Mourlevat qui s'inspire lui-même du conte du Petit poucet de Charles Perrault. L'histoire est simple : la fuite en pleine nuit de la fratrie Doutreleau pour l'Océan Atlantique.

La famille Doutreleau est composée de sept enfants dont les six aînés ont la particularité d'être jumeaux par paire. Le tout petit dernier c'est Yann, il n'est pas bien grand et est un enfant très silencieux, très malin, mature. Au point d'être celui qui persuadera ses frères de quitter le domicile familial alors que des trombes d'eau tombent pendant la nuit. Il veut les emmener découvrir l'Océan. Le roman raconte cette épopée.

Ce qui séduit ici c'est ce choix d'utiliser une marionnette - que les comédiens manipulent tour à tour - pour interpréter le sensible Yann, qui apporte une touche de poésie supplémentaire dans une scénographie qui joue sur les écrans et panneaux mobiles qui permettent de s'ancrer dans des décors réels. Les spectateurs ont la sensation de prendre la route avec la fratrie. Yann ne prendra la parole qu'en toute fin du spectacle, face à l'Océan, qu'il attendait tant avec un propos qui invite au rêve. Chaque membre de la fratrie s'exprimera mais également tous les personnages extérieurs qu'ils vont croiser sur leur chemin, une véritable polyphonie qui d'une certaine manière construit un récit puzzle à reconstituer avec beaucoup de plaisir en famille. 

Soirée de lancement de la saison 2014 - 2015 @Mouffetard - Théâtre des arts de la marionnette, le 23 Septembre 2014

Après une première saison très riche et qui a suscité un franc succès le Mouffetard - Théâtre des arts de la marionnette revient cette année avec une programmation encore plus sensationnelle. 

Isabelle Bertola (directrice du Mouffetard - Théâtre des arts de la marionnette) rappelle brièvement le passé du théâtre et apporte son soutien aux intermittents du spectacle. 

L’humour est de mise avec Pierre Borgeron

Répondant à un cahier des charges imposé par Isabelle BertolaBorgeron prend plaisir à réduire la dimension institutionnelle de la soirée de lancement. Il s’amuse alors avec un appareil jetable afin de rendre la soirée « inoubliable », « drôle » ou encore « légère »,  il fait son timide, offre à boire au public du premier rang, lit du Shakespeare… Tout en se concentrant sur le cahier qu’il transporte avec lui pour être sûr de bien répondre à tous les éléments. 

Les artistes présent prennent la parole tour à tour pour introduire leur spectacle et répondre à la question « Quel lien y a-t’ il entre votre travail et le théâtre ? ». 

Ainsi Jean-Pierre Laroche est le premier à parler pour J’oublie tout (du 4 Octobre au 12 Octobre au Carreau du Temple), suivi d’Ilka Schönbein pour Sinon je te mange (du 7 Octobre au 26 Octobre) dans le cadre du Figuren Focus 2 – série de 4 spectacles d’artistes allemands reprenant l’événement Figuren Focus qui avait vu sa première édition parisienne en 2009 au Théâtre de la marionnette. En partenariat avec le Goethe-Institut -. Elle raconte alors une petite histoire au sujet de son camping-car garé à la Cartoucherie. Toutes ses marionnettes auraient disparu. Elle trouve une araignée qui tisse sa toile dans un parapluie. Petit spectacle improvisé avec de la chanson au ukulélé. 
Alice Laloy pour son spectacle Sous ma peau/SFU.MA.TO/ (du 3 au 22 Février) a choisi de présenter son spectacle sous forme de rébus avec des diapositives. 
Les artistes absents présentent leurs spectacles par visio-conférence en « presque direct » (un enregistrement était réalisé au préalable, la vidéo ayant été lancée trop tôt, la magie de la visio-conférence s’est estompée avec des rires) ; Uta Gebert présente Manto (du 26 Novembre au 30 Novembre), Florian Feisel pour Krabat (4 et 5 Novembre), Yngvild Aspeli pour Cendres (du 20 au 30 Janvier au Théâtre du Fil de l’eau à Pantin et les 10 et 11 Février au Théâtre Berthelot à Montreuil) et Agnès Limbos pour Ressacs (du 17 au 29 mars). 

Pour le reste de la programmation, il suffit de consulter le site du Théâtre Mouffetard


Cette année place à la 8ème Biennale internationale des Arts de la Marionnette (du 5 au 31 Mai) ! 


La présentation se termine avec le spectacle Soleil couchant de la compagnie belge Tof Théâtre
Un spectacle poétique de trente minutes. 
Au bord de la mer, un vieil homme à taille humaine s’assoit et plante quelques fanions ici et là dans le sable. Le personnage est touchant. Lorsqu’il retire ses chaussures, elles sont remplies de sable. Il les vide, serait-ce la métaphore du temps qui passe ? 

Il observe ses mains, renifle un foulard, peut-être celui de son épouse disparue. Il perd une alliance dans le sable. 

Ses gestes sont teintés d’humour et porteurs d’une grande tendresse. 


On remarque une complicité qui le lie à son marionnettiste (Alain Moreau). Ce dernier restant attentif aux propositions de son personnage. 


Un beau et émouvant spectacle à retrouver lors de la Biennale !