Démons @Les Déchargeurs, le 24 Novembre 2021

© Chloé Signes
Démons s'inscrit dans une trilogie - qui compte Cendres et Veillée - de l'auteur suédois Lars Norén disparu en début d'année 2021 des suites du Covid-19. 

Frank et Katarina sont mariés depuis neuf ans. Ils s'aiment follement, passionnément mais ils ne se supportent plus. Ils s'étouffent d'un amour trop fort qu'il en devient violent, destructeur. Ils vont convier leurs voisins - Jeanne et Tomas - à leur petit jeu cruel : qui sera le plus toxique pour l'autre ? Ce jour-là, Frank a perdu sa mère. Si Jenna et Tomas s'attendaient à ce que Katarina soit une épouse compatissante, ils découvrent les travers d'un couple en apparence parfait. 

Intérieur bourgeois - signé par le Collectif Pampa - dans les murs des Déchargeurs, on pourrait se croire dans un spectacle de boulevard. 

Fausse alerte ; pendant près de deux heures le quatuor d'acteurs nous entraînent dans une folie furieuse. La direction d'acteurs assurée par Matthieu Dessertine est au plus juste, révélant de très bons comédiens. Mentions particulières au duo Damien Zanoly et Marion Lambert qui incarnent Frank et Katarina avec brio en font un couple complètement pervers, dérangé à souhaits. Il nous embarquent dans un ascenseur émotionnel où bien nombreux seront les étages jusqu'à l'apothéose. 

Sans jamais une once de vulgarité, le couple se désintègre à grands renforts de petites phrases, de haussements de ton jusqu'aux cris. C'est la violence physique qui s'installe en dernier. 



Pédagogies de l'échec @Les Déchargeurs, le 24 Novembre 2021

 

© Antoine-Baptiste Waverunner

Tout autour d'eux s'est effondré. 

Guerre ? Catastrophe naturelle ? Nous ne le saurons pas. Une chose est sûre, il ne reste qu'elle et lui. Eux-mêmes ne savent pas, ils ne seront pas curieux. Ils planent sur les débris du septième étage du bâtiment. Elle est directrice, il est son subordonné. Elle le domine, il s'y soumet. Pierre Notte tord avec un malin plaisir ces liens hiérarchiques. Ces rapports de force sont marqués par les humiliations, les provocations mais aussi par le désir, la jalousie, tout y passe. Le travail, lui, doit se poursuivre "quoi qu'il en coûte" et ce, comme s'il n'y avait eu aucun élément perturbateur. L'absurde de la situation est donc poussé à l'extrême. 

Pierre Notte signe une satire féroce de l'époque moderne où règne la logique productiviste. 

Dans un plateau presque nu - à l'image du vide qui les entoure - où des bandes scotchées délimitent l'espace praticable, on trouve un fauteuil au premier plan et un meuble à tiroirs sur lequel est posé un coussin en fond. Caroline Marchetti et Franck Duarte sont parfaits. Les deux comédiens sont en véritable symbiose, leurs corps offrent des chorégraphies toujours plus acrobatiques et étonnantes parfaitement millimétrées. Savoureux, le duo est dans un affrontement permanent qui fait rire autant qu'il fait grincer des dents. Si elle devient hystérique, il sera colérique. Un tennis de table  sous haute tension. Chacun se renverra la balle, voire les balles jusqu'à l'effondrement. 

La Forteresse du Sourire @Théâtre de Gennevilliers, le 21 Novembre 2021

© Takashi Horikawa

Très belle affaire que cette Forteresse du Sourire du japonais Kurô Tanino qui a posé son sublime décor dans les murs du Théâtre de Gennevilliers à l'occasion de la 50ème édition du Festival d'Automne. 

Deux appartements mitoyens sur le port où la tempête gronde de temps à autre. Côté jardin, l'ambiance est bon vivant, une colocation improvisée de pêcheurs de plusieurs générations. Côté cour, c'est moins heureux, un père de famille qui vient en aide à sa mère atteinte d'Alzheimer, assisté par sa fille, une jeune adulte qui comprend progressivement que son père ne peut tout assurer seul mentalement. Les deux appartements sont séparés par une simple cloison, l'intégralité des personnages ne se croisera que sur le tard. 

La Forteresse du Sourire est une jolie fresque de ces fragments du quotidien qui ne reviendront pas - pour transformer légèrement la définition de la photographie que donnait Martine Franck -. Du théâtre réaliste qui ici se saisit du quotidien de ces gens éloignés, abandonnés. Si la colocation festive s'active autour de repas de fortune animés par leurs rires devant les programmes télévisés - dont le moment clé ; l'horoscope devient un véritable rituel -, la famille est aux petits soins de l'ancienne, vit un Keirō no hi (littéralement traduit par le jour du respect pour les personnes âgées, férié au Japon) qui s'étale sur plusieurs mois. A l'heure où la crise sanitaire se poursuit, le spectacle témoigne de cette difficulté de rencontrer l'autre. Les deux groupes ne se croiseront qu'une fois en l'espace de plusieurs mois de voisinage. Outre cette unique rencontre, ils ne feront que s'entendre entre deux portes. Kurô Tanino signe une création soignée aux décors parfaits ; du réalisme grandeur nature. Les comédiens nous emmènent avec eux avec leur sensibilité et une partition au plus juste.




Giordano Bruno, le Souper des Cendres @Théâtre de la Reine Blanche, le 20 Novembre 2021

 

© Christophe Raynaud de Lage

Il s'appelait Filippo Bruno, il s'est fait (re)connaître sous Giordano Bruno. Frère dominicain et philosophe, il fut accusé d'athéisme et d'hérésie par l'Inquisition. C'était en 1600. L'homme de théâtre Laurent Vacher s'empare de quelques minutes de son ultime plaidoyer et fait revivre les thèses du scientifique insoumis à partir de ses écrits.

On retrouve Benoit Di Marco - que l'on avait croisé sur les planches du Théâtre de Belleville en 2019 dans Moule Robert - dans le corps du scientifique et on rencontre le contrebassiste Philippe Thibault (en alternance avec Clément Landais). Les deux hommes ne s'échangent guère des répliques. Le second accompagne le premier sur un plateau mis à nu. Les murs du Théâtre de la Reine Blanche sont couleur charbon. 

Les spectateurs deviennent les geôliers veillant sur le révolté le temps de la représentation bien que Vacher explique lui-même qu'il ne souhaite pas reconstituer une cellule. Dans l'obscurité, Benoit Di Marco transpose l'idéologie de l'homme de science avec une belle binarité de jeu ; tantôt vindicatif, tantôt nostalgique, le comédien nous embarque avec lui dans une pensée fluide. Le spectateur à son tour s'intègre dans la pensée et les contradictions intérieures de Giordano Bruno. La contrebasse avec sa sonorité grave, renforce la dramaturgie. 


Anéantis @Le Studio - Comédie Française, le 14 Novembre 2021

© Christophe Raynaud de Lage

Fracassante et surprenante entrée dans le répertoire de l'institution française que Sarah Kane. Blasted en version originale, première pièce de la jeune dramaturge disparue prématurément est une œuvre complexe qui a beaucoup choqué lors de sa première représentation dans les années 1990. Les décennies passent, la société change...

Simon Delétang (actuel directeur du Théâtre du Peuple - Maurice Pottecher) adapte Anéantis intelligemment. Il joue sur la violence invisible ; celle qui fait encore plus mal, celle qui ronge les spectateurs doucement mais sûrement. Si elle est invisible, elle n'est en revanche pas inaudible : la voix off - Sylvia Bergé - lit les didascalies. Spectateur, libre à toi d'imaginer le pire, ferme les yeux, laisse toi envahir. Anéantis devient un huis clos de l'horreur.  

Le Studio de la Comédie Française devient une chambre d'hôtel luxueuse qui sombre dans un décor de guerre. Faute au climat extérieur, faute à l'irruption de ce soldat - campé par Loïc Corbery - affamé, à bout. Christian Gonon se retrouve propulsé dans le corps de Ian, cet homme violent qui ne fait pas désirer : son ton méprisant, ses insultes racistes, non rien n'inspire confiance en cet homme. Mais Cate - Elise Lhomeau - douce, ambigüe lui trouve quelque chose, elle cherchera encore de temps à autre mais c'est bien là. Le jeu est bon, l'effet opère tout en invitant à ce questionner sur ce choix d'invisibilisation de la violence : insidieuse ou véritablement efficace ?


La mouette @Théâtre des Gémeaux, le 13 Novembre 2021

 

© Simon Gosselin

Le retour d'un metteur en scène et de son collectif bien apprécié par ici ; Cyril Teste et le collectif MxM. Toujours dans le même dispositif cinématographique, l'homme de théâtre choisit de s'attaquer à un grand classique joué et rejoué du répertoire du dramaturge russe Tcheckhov ; La mouette.

Le jeune metteur en scène des performances filmiques se concentre plus particulièrement sur la relation mère-fils. Un rapport complexe, tantôt passionné tantôt toxique et désespéré dans le texte du dramaturge russe - traduit ici par Olivier Cadiot à la demande de l'homme de théâtre - qui fait penser, en mettant l'érotisme de côté, à celui romancé par un contemporain francophone j'ai nommé Georges Bataille

Le spectacle s'ouvre sur une mise en abyme du théâtre dans le théâtre, voire une sorte d'atelier à ciel ouvert repensé sur un plateau. Pour progressivement faire pénétrer les spectateurs dans un intérieur chaleureux ou les promener au bord d'un lac. Si la scène se déroule en Russie, elle pourrait avoir lieu dans une campagne non lointaine. Les comédiens jouent avec un ensemble de panneaux blancs qui composent et reconstitue le décor. La beauté des plans sur les visages est toute retrouvée en alternant - et parfois synchronisant - les images en noir et blanc et celles en couleurs. Cette maîtrise du va-et-vient permanent entre intérieur et extérieur nous font naviguer entre l'intime et le hors champs, le plus profond, enfoui et la façade. 

Fidèle à Teste, Mathias Labelle livre une partition dramatique impeccable dans le rôle de Constantin, fils-artiste torturé. L'italienne Olivia Corsini incarne une Arkadina forte en caractère, égocentrique, sûre d'elle. Si tout le reste de la troupe (Vincent Berger, Katia Ferreira, Pierre Timaitre, Gérald Weingand et Xavier Maly) n'en est pas moins convaincant, le duo Labelle-Corsini fonctionne à merveille. On s'attachera également au jeu sensible de Liza Lapert qui campe le rôle non moins important de Nina, déchirée entre deux hommes. Cyril Teste et le collectif MxM peuvent avancer sans crainte, la performance filmique a encore de beaux jours devant elles et ils font partie de ceux qui la maîtrise. 



Les Frères Karamazov @Théâtre de l'Odéon, le 12 Novembre 2021

 

© Simon Gosselin

Programmée la saison dernière, la création du metteur en scène Sylvain Creuzevault a enfin pu être montrée au public. Après Démons et Le Grand Inquisiteur, l'artiste poursuit son odyssée dostoïevskienne et s'est attelé aux Frères Karamazov. Quelle réussite ! 

Le spectacle s'ouvre dans un décor blanc clinique. Fiodor Karamazov - ici joué par le comédien Nicolas Bouchaud - est en plein conflit avec son fils Dimitri - Vladislav Galard - sous les yeux du Starets Zossima devenu arbitre d'un jour - campé par Sava Lolov, déjà homme d'église dans la précédente création du metteur en scène -. Embrouilles régulières d'une famille explosive sur fond d'argent et de femmes. Voilà que le plus mystique des frères, Alexeï Karamazov - merveilleux Arthur Igual - se retrouve investi d'une mission pour la paix dans la famille Karamazov en allant notamment à la rencontre des femmes des vies de son frère et de son père ; Grouchenka - impeccable Servane Ducorps - et Katérina Ivanovna - confiée à Blanche Ripoche -. Sylvain Creuzevault s'attribue le rôle d'Ivan Karamazov. En direct, les musiciens Sylvaine Hélary et Antonin Rayon accompagneront la création. 

La troupe sert un spectacle plein de fougue qu'on adore chez Creuzevault et beaucoup plus fluide que sa précédente création. On rit beaucoup, on est happés par une véritable adaptation contemporaine chère au metteur en scène. Là où on s'attendait probablement du bruit et un peu de fureur, le spectacle se recentre sur le burlesque et la chaleur de jeu. Jusqu'à ce que s'ouvre la deuxième partie recentrée sur le parricide qui devient plus noire tout en retrouvant la même chaleur - bien que l'hiver se soit bien installé sur le plateau -. 


Quelque chose au côté gauche @Studio Hébertot, le 11 Novembre 2021


"On s'amuse à passer avec tous ses copains 
Des nuits blanches
Qui se penchent
Sur les petits matins

Sacha Distel
La belle vie
1964 

Ah ça la belle vie il l'a bien connue le héros de Tolstoï. Ivan Illitch a gravi tous les échelons possibles et imaginables de la réussite sociale. Le voilà président du tribunal de Saint-Pétersbourg au temps de la Russie tsariste. Un train de vie tranquille : entre soirées mondaines, parties de whist et des enfants merveilleux, Illitch n'a pas le temps de se plaindre jusqu'à ce qu'il chute bêtement - en montrant un rideau à un ouvrier -. Une faible douleur s'installe du côté gauche et grandit jour après jour. Tout autour de lui est biaisé, remis en question par sa douleur insupportable. 

Le plateau du Studio Hébertot est habillé de fauteuils drapés de blanc. Hervé Falloux est posté au centre, sur une dalle lumineuse. Le comédien est vêtu d'un long manteau à fourrure - conçu par Jean-Daniel Vuillermoz - assorti au décor. Falloux joue avec beaucoup d'humanité ce personnage qui se retrouve confronté à la maladie, qui remet en question l'existence. Le comédien offre à Ivan Illitch un cynisme redoutable mais qui, étrangement, parvient à le rendre sympathique. Ce seul en scène est un bon moment de théâtre où légèreté et gravité s'entrelacent avec une grande justesse. 

Et quand doucement vient la mort, dans un magnifique jeu de lumières - que signe Philippe Sazerat - et un poétique mouvement, Falloux s'éclipse.


La honte @Théâtre de Belleville, le 07 Novembre 2021

 

© François Louchet
"Honte : nom féminin. (francique *haunipa, de même radical que honnir) 1.  Sentiment d'abaissement, d'humiliation qui résulte d'une atteinte à l'honneur, à la dignité : Couvrir quelqu'un de honte. 2.  Sentiment d'avoir commis une action indigne de soi, ou crainte d'avoir à subir le jugement défavorable d'autrui : Rougir de honte. 3. Sentiment de gêne dû à la timidité, à la réserve naturelle, au manque d'assurance, à la crainte du ridicule, etc., qui empêche de manifester ouvertement ses réactions, sa manière de penser ou de sentir"

 Larousse.fr 

Tout commence dans un salon, une jeune fille est confortablement installée dans un grand fauteuil  lui-même posé sur un tapis blanc, un homme plus âgé s'adosse aux fenêtres côté jardin. Géraldine (Noémie Pasteger) passe la soirée chez Louis, son directeur de thèse (John Arnold) afin de discuter de son travail. Tous deux semblent entretenir une complicité que l'on qualifiera d'universitaire : un respect mutuel, un rapport de confiance, une proximité normale entre un directeur de thèse et sa doctorante en somme. L'épouse du professeur est absente - elle-même universitaire, elle est en conférence -, les échanges se poursuivent, s'éloignent progressivement du simple sujet de la thèse de Géraldine. Mais l'ambiance n'est point lourde. Confiant,  le professeur va chercher quelques verres. Une fois dans la cuisine, il se dit qu'il a beau avoir vieilli, la séduction peut fonctionner. Il en est convaincu. Ils se mettent à danser ensemble. Il dérape. Aucun voyeurisme. Noémie Pasteger s'extirpe du rôle de Géraldine, clame la didascalie de l'agression de son personnage. Fondu au noir. 

Nous voilà propulsés comme dans une espèce de salle cour, sans que la salle ne se transforme c'est un amphithéâtre qu'on devine. Quelques semaines après les faits Clémence décide de convoquer son tuteur en commission disciplinaire publique. Les spectateurs deviennent la masse étudiante. Pauline Sales incarnera une professeur - Clémence - qui prendra la défense de l'étudiante et son collègue Mathieu (Yannik Landrein) celle de son confrère. A coups d'arguments, chacun se fera son idée des faits. Le public compris. 

Le spectacle de Jean-Christophe Blondel en lui-même est très réaliste, au point qu'il pourrait se classer dans la catégorie documentaire. La sobriété du plateau invite à se concentrer sur la réflexion. Pas de parti pris pour un personnage plus que pour un autre, pas de jugement, le public est au coeur du dispositif. C'est à lui de se faire son idée et à lui seul. Les arguments se tiennent de part et d'autre. Les comédiens eux font preuve d'une grande justesse avec un humour toujours bien mesuré. 

 

 

 

 

 

 

 

Antigone à Molenbeek & Tirésias @MC93, le 07 Novembre 2021

 

Deux spectacles en un à la Maison de la Culture de la Seine Saint-Denis. Le Festival d'Automne programme le metteur en scène flamand Guy Cassiers avec sa création double Antigone à Molenbeek & Tirésias. Deux femmes, deux générations de comédiennes : Ghita Serraj pour la première pièce, Valérie Dréville pour la seconde. Les deux femmes sont accompagnées par le Quatuor Debussy.Parsemé de tables en verre et autres installations plus techniques, le plateau de la salle Oleg Efremov est investi de toutes parts. 

© Simon Gosselin

La jeune Ghita Serraj arrive au centre, ses longues boucles brunes rebondissent sur ses épaules. Elle porte une jupe à fleurs, clame son texte. Tantôt envahie par le désespoir, tantôt par la rage, la comédienne navigue entre les registres. Dans Antigone à Molenbeek, Antigone - devenue Nouria - veut enterrer son frère, terroriste kamikaze. Il n'en reste rien et la société ne veut plus avoir affaire à celui qui a commis l'impardonnable. Si quelques aléas techniques ponctuent certains passages, on pourrait y voir un parti pris du flamand : mettre en scène l'inaudible. Ghita Serraj vibre, elle est sincère dans son jeu mais les émotions sont quelque peu déformées à défaut d'être amplifiées.    

© Simon Gosselin

Dans Tirésias, Valérie Dréville donne sa voix aux mots de la poétesse Kae Tempest et bouleverse.  Elle nous envoûte par son phrasé si juste. Tour à tour enfant, homme, femme, Valérie Dréville incarne toutes les métamorphoses sans avoir à changer son corps, son regard captive. Et lorsqu'elle s'enfonce dans la forêt d'arbres métalliques, on la suit à l'écran, au plus près. 

Toutes les deux sont suivies de (très) près par le Quatuor Debussy qui apporte un supplément de dramaturgie sur fond de Chostakovitch qui prend des allures hitchcockiennes. Des moments poétiques aussi lorsque chaque membre se renvoie une note échappée d'un des violons. Et comme une balle elle est réceptionnée, retournée. Un sport d'équipe.

Antigone à Molenbeek & Tirésias s'avère une création en diptyque qui séduit malgré certains aléas techniques, qui fonctionne, qui donne la part belle aux femmes et par extension à l'humanité.