Roméo & Juliette @Théâtre de la Porte Saint-Martin, le 22 Janvier 2014


Nicolas Briançon est toujours dans sa période élisabéthaine, plus précisément Shakespearienne. Après La nuit des rois et Le songe d’une nuit d’été, il décide d’adapter Roméo & Juliette d’après la nouvelle traduction de François Laroque et Jean-Pierre Vilquin. Briançon voulait une adaptation « prestigieuse et populaire ».
Il en ressortira surtout le côté populaire.
Dans une Italie des années cinquante, les deux amoureux nés sous la mauvaise étoile sont campés par deux jeunes acteurs tous deux révélés par l’écran; Niels Schneider et Ana Girardot. Schneider interprétera un Roméo fragile, aveuglé par son amour et quelque peu naïf. Pendant que Girardot offre une Juliette tantôt juvénile tantôt innocente. Ecrasée par un père autoritaire voire violent, incarné par Charles Clément.
Le couple aura des airs sensuels mais également immatures. Tous deux évoluent dans un décor fondé sur des murs mobiles. On déplorera sans doute l’absence du balcon pour la célèbre tirade « Ô Roméo, pourquoi es-tu Roméo ? » à la place ; un lit à roulettes. Roméo est dans le public et se colle à la scène, il est sous ce qui semblerait être la fenêtre !
Néanmoins, l’espace scénique est très large, les acteurs circulent beaucoup dans le public !
Si dans la pièce de Shakespeare on rit, chez Briançon aussi. Notamment grâce au duo Mercutio (Dimitri Storoge) - Benvolio (Cédric Zimmerlin) qui tire même la chansonnette au sujet de la nourrice de Juliette portée par une Valérie Mairesse très douce, aimante et généreuse. Porté par un très bon Bernard Malaka, Frère Laurent est ce personnage divisé, perdu, qui ne cherche qu’à faire le bien autour de lui.  En revanche, il y a bien un personnage qui retient l’attention particulière du public de par son absurdité : l’apothicaire ! Oui, ce dernier n’est autre qu’un… clown !
Toutefois, la scène finale se fait intimiste et très charmante : des bougies sont alignées tout au long de l’estrade. Le tombeau est parsemé de pétales de rose.
Malgré ce retour quelque peu mitigé, le spectacle respecte l’une des volontés chères à Nicolas Briançon : être populaire ! 



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