S’il était dans le public, Patrick Juvet chantonnerait son tube de 1977 ; Où sont les femmes ?
En effet, dans la société d’Hetero, il
n’y a aucune femme, elles n’ont jamais existé. On y rencontre uniquement des
hommes. Les uns sont faits pour enfanter et les autres sont faits pour travailler.
Le prétendant travaille, apporte l’argent au sein de son foyer et son époux se
charge du foyer et de l’enfant.
La pièce
nous plonge dans un foyer bourgeois où un couple (John Arnold et Christian
Caro) discute de l’avenir de leur fils unique (Valentin de Carbonnières). Ce dernier ne semble pas se soucier de
son destin, se laissant aller au gré de ses envies. Ils veulent le marier.
Ils
font appel à un entremetteur ; un certain Monsieur Négoss (Bertrand Farge) qui leur propose un
jeune homme orphelin (Yvon Martin).
La rencontre des deux hommes est surprenante: l’orphelin n’est autre que
le supérieur hiérarchique du prétendant !
Les
acteurs fardés de blanc évoluent dans un décor en toile noire et blanche qui
finira peinturluré de multiples couleurs plus on avance dans l’intrigue. Ici,
pas de cliché sur l’homosexualité, tous sont virils et d’apparences similaires.
Les personnages subissent la norme : un papa aimant et soumis à son mari (Christian Caro) s’oppose à la figure de
père autoritaire, soucieux de l’honneur de la famille (John Arnold). Les futurs mariés se veulent marginaux, réussir leurs
objectifs personnels et professionnels. L’un ne comprend pas le poids social
qui pèse sur son dos et l’autre a compris, aspire à toujours plus.
Des dialogues absurdes et des facéties inventives font d’Hetero une pièce résolument comique et le fond se veut dénonciateur
d’une société à deux niveaux que l’on connait bien : dominants / dominés. On
pointe également du doigt une société machiste. Le metteur en scène (Thomas Condemine) précise bien que
cette pièce alimentera forcément le débat du mariage pour tous qui agitait
encore l’actualité récemment et notamment l’enseignement de la « théorie
du genre ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire