Au centre, elle est immobile. Dans sa robe blanche presque
transparente aux traines tentaculaires, elle nous regarde intensément. Julie Danlébac se fait porteuse du rôle
de Sarah Kane.
Prisonnière de sa douleur, Sarah Kane a lutté pour s’en écarter. Lors de son énième
internement, son humanité la quittait peu à peu, elle était réduite à sa
portion de médicaments pour l’apaiser et une vie qui n’était plus la sienne.
Les mots qu’elle emploie lui appartiennent, ils viennent du plus profond, de
ses entrailles.
On saluera l’audace d’Ulysse Di Gregorio de mettre en scène un texte si éprouvant, si
noir et si violent. Julie Danlébac
est exceptionnelle. Coupe à la garçonne, corps frêle, elle donne vie à la rage de Sarah Kane.
Pas un bruit, la comédienne est seule. Les spectateurs
garderont leur souffle coupé jusqu'à la fin.
Poignante, Julie Danlébac a des
allures de femme fragilisée, ses mouvements de tête sont légers, jamais trop
vifs. Entre cris de rage et désespoir, Danlébac
laisse échapper une espérance de vie meilleure.
Le jeu de lumières qui se pose sur elle renvoie une
image quasiment spectrale, progressivement perdant de son intensité et qui laisse
entrevoir comme un masque sur le visage de la comédienne.
Un spectacle qui promet de ne pas laisser le public
indemne.
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