Faut-il chercher un sens dans les
spectacles de Rodrigo Garcia ? Non. L’anticonformiste argentin a encore
frappé, il déconstruit encore les codes du théâtre classique.
4 s’ancrerait dans la
performance poétique. Les comédiens entrent en scène emmêlés dans des fils qui
portent eux-mêmes des grelots, ces derniers se feront les plus silencieux
possibles. Les artistes se déplacent en groupe, s’expriment un par un avec des
vers tantôt désespérés tantôt mordants.
4
comme 4 comédiens, 4 poules en baskets, 4ème symphonie de Beethoven.
Mais pas de signification propre. Et si finalement, 4 s’avérait être les moments
cruciaux d’une vie selon l’argentin ? La naissance, l’amour, le sexe et la
mort.
La naissance est traduite par l’affrontement
d’un joueur de tennis s’échauffant contre un mur où en grand format apparait le
célèbre tableau de Gustave Courbet ; L’origine du monde. Ce dernier vibre
à chaque fois que la balle touche la paroi. L’amour et le sexe s’entrecroisent
le temps d’une performance - de ce qui s’apparenterait à de la danse - d’un couple sur un savon de Marseille géant.
Ce dernier s’entrelace, chahute, s’amourache dans la mousse naissante.
Si entre deux, un entretien bien étrange, de par les questions posées, se met en place entre deux personnes emmitouflées dans des sacs de couchage, de très jeunes filles - qu’on associerait facilement à des « mini miss » - se dandinent avec des cocktails très colorés dans un décor imaginaire, c'est la sensation que la vie part dans tous les sens, pas de trajectoire nette. Ces petites filles sont par la suite à amener à écouter le triste récit de vie d’un samouraï échoué on ne sait trop comment sur ce décor. La mort quand à elle se traduit par le don de vers à des plantes carnivores filmé en temps réel, projeté au mur. Les protagonistes se retrouvent tous devant une projection du dessin animé Charlie le coq avec pour fond sonore la 4ème symphonie de Beethoven.
4
est une invitation au voyage dans l’imaginaire pourtant si proche du réel.
Provocateur à
souhait mais magistral.
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