Débordant d'énergie, toujours aussi irrévérencieux, Stéphane Guillon fait un retour sur scène très efficace.
Jouant les timides, il fait mine de traîner des pieds pour entrer sur le plateau. Cloîtré dans sa loge, l'artiste a honte d'avoir voté Hollande. Le retour sur scène est très politique. Le parti pris est clairement identifié, Guillon casse à droite, à l'extrême droite - allant jusqu'à imaginer Marine Le Pen au pouvoir en la comparant à une attraction de Disneyland - et bien entendu à gauche. Mais s'il ne se contentait que des personnalités politiques, on se lasserait et l'homme serait aussitôt qualifié d'artiste engagé.
Alors, il continue à s'en prendre à d'autres et là, on atteint des sommets : le terrorisme, la religion, les enfants, les migrants, Twitter ou encore la fin de vie... Toujours dans une écriture riche, l'humoriste égratigne mais jamais gratuitement. Pertinent dans son irrévérence, Guillon ne se fait pas sniper pour autant. Dynamique, sa gestuelle et ses intonations nous assurent que l'humoriste s'est bien préparé pendant sa période en retrait - qui aura duré près de 4 ans -. C'est cette même énergie que l'on retrouve sur un format plus court chez Ardisson dans son émission du samedi soir Salut les Terriens.
Pendant deux heures, l'humoriste parvient à balayer un grand nombre de thématiques qu'on lui connaissait et parfois, un peu plus éloignées de son répertoire mais qui arrivent à accrocher le public, le faire rire et quelque fois pouffer. Le sketch sur la fin de vie peut diviser, faire grincer les dents de certains mais reste bien pensé.
La fin du spectacle est l'occasion de découvrir ses talents d'imitateur qu'il ne dévoile que de temps à autre sur les plateaux télé à la demande : Fabrice Luchini, Dominique Besnehard, Alain Finkielkrault, Guy Bedos et quelques autres en prennent pour leur grade.
Certifié conforme est donc ce qu'on aime de Guillon, la nomination Molière de l'humour n'est que méritée, on court au Théâtre Dejazet jusqu'au 30 Avril avant qu'il ne soit trop tard !
Je tiens à dédier cet article à François Galtier et à l'occasion, le remercier.
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