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© Jean-Louis Fernandez, collection Comédie-Française |
Pièce festive que
La nuit des rois ou Tout ce que vous voulez à la Comédie Française. Une adaptation pour le moins (dé)culottée, radicale du metteur en scène allemand très en vogue
Thomas Ostermeier. Reprise pour la saison 2019-2020, la troupe du Français dynamite les conventions avec quelques clins d'oeil à l'actualité du moment (Corona virus, réforme des retraites...).Sur le plateau de la salle Richelieu, la terre d'Illyrie devient une espèce d'île au sable blanc où poussent quelques palmiers ici et là, un trône en pierre au centre sur lequel un duo de gorilles passera et un podium qui coupe en deux l'orchestre à hauteur des têtes des spectateurs.
La nuit des rois est une pièce franchement comique autour des apparences et la confusion des sentiments. Viola (Georgia Scalliet), rescapée d'un naufrage dans lequel elle perd son jumeau Sébastien (Julien Frison) offre ses services au duc Orsino (Denis Podalydès) en devenant un homme. Elle se renommera Césario pour l'occasion. Il s'avère que son maître est fou amoureux de la comtesse Olivia (Adeline d'Hermy). Sentiment que cette dernière ne semble pas partager. En revanche, le jeune page ne semble pas l'avoir laissée indifférente. Son entourage de bouffons semble comprendre ce qui se trame. Marie (Anna Cervinka), Sir Andrew Gueule de Fièvre (Christophe Montenez), Feste (Stéphane Varupenne) et Sir Toby Haut LeCoeur (Laurent Stocker) vont donc s'en mêler de très près. Un quatuor hilarant.
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© Jean-Louis Fernandez |
Au-delà d'un texte intelligemment mis à jour, les comédiens offrent un jeu particulièrement réjouissant. Le quatuor de fous est sans doute le plus savoureux. On tombera sous le charme d'un
Christophe Montenez en véritable punk clown déglingo dans une espèce de grenouillère blanche qui est suivi de très près par un
Stéphane Varupenne très en forme. Il nous avait marqué chez
Pascal Rambert,
Denis Podalydès brille cette fois en tyran romantique.
Georgia Scalliet est particulièrement touchante en Viola-Césario. L'ensemble de la troupe est excellent. Faire ce billet sans un mot sur les costumes n'a pas de sens alors nous nous attarderons un peu sur ce parti-pris culotté : le travestissement s'illustre ici par notamment l'absence de pantalon. Place aux petites tenues ; string, dentelles noires, bas ors aux jarretières noires avec une espèce de slip à la couleur rappelant les bas. Jugés choquant pour certains, délirant pour une grande majorité d'autres, ce choix ne peut laisser indifférent.
La nuit des rois signée
Ostermeier c'est approuvé !
Je dédie ce billet à
Axel, sans qui je n'aurais pas pu voir ce spectacle !
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