© Théâtre de l'Atelier |
On retrouve le duo Osinski / Lavant dans une dernière (vraiment ?) aventure beckettienne : Fin de partie au Théâtre de l'Atelier. Et une nouvelle fois, c'est une réussite de toute beauté ! Dès lors que le génial Denis Lavant campe Clov, il fallait trouver le parfait binôme pour incarner son bourreau Hamm. Et le choix fut à la hauteur : Frédéric Leidgens, rodé lui aussi au verbe de l'auteur irlandais.
Comme bloqué dans un film muet, Lavant s'active dans le décor grisâtre, une sorte de cabanon fait de panneaux aux fenêtres factices qui ne donnent sur rien. Denis Lavant maîtrise parfaitement son corps et ses grimaces pour au-delà se transposer dans un Clov, porter l'âme de ce curieux personnage : la démarche clownesque, les interjections délirantes, il fait mouche. Tout aussi brillant, Leidgens maîtrise le phrasé de son personnage détestable qui attend non sans une certaine impatience la mort. A eux deux, ils embarquent les spectateurs dans un désespoir pesant mais ô combien envoûtant. Au duo s'ajoute les deux autres perles Claudine Delvaux (Nell) et Peter Bonke (Nagg). Tristes géniteurs, ils n'en perdent pas leur mordant. Les interactions entre les deux couples sont pleines de tendresse amère et elles sont savoureuses.
Le quatuor de comédiens déploie un grand moment de théâtre de l'absurde comme on les aime. Jacques Osinski est parvenu à créer une mise en scène à la hauteur de sa passion pour l'écriture du dramaturge qui n'a cessé d'interrogé brillamment l'absurdité de l'existence.
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