© Christophe Raynaud de Lage |
La langue koltésienne a quelque chose qui a et
fascinera toujours. Les acteurs doivent pouvoir saisir sa maîtrise des
silences, des mots, des tonalités.
Combat de nègre et de chiens se déroule dans un pays d’Afrique de l’Ouest, sur un chantier des travaux publics. Vacher respecte la présence d’une caravane, d’une terrasse où on observe un baril en guise de table où l’on passe le temps en jouant aux dés, pariant de l’argent et du bougainvillier qui sépare les deux univers. Des ventilateurs fonctionnent à plein régime « le bruit de l’Afrique » . Il habille son décor avec une trame sonore – signée Michael Schaller et Théau Voisin - qui percute les spectateurs, elle se veut à la fois lourde et sombre accompagnée de bruits qu’on caractériserait de naturels. Elle rappellerait presque les westerns.
Combat de nègre et de chiens se déroule dans un pays d’Afrique de l’Ouest, sur un chantier des travaux publics. Vacher respecte la présence d’une caravane, d’une terrasse où on observe un baril en guise de table où l’on passe le temps en jouant aux dés, pariant de l’argent et du bougainvillier qui sépare les deux univers. Des ventilateurs fonctionnent à plein régime « le bruit de l’Afrique » . Il habille son décor avec une trame sonore – signée Michael Schaller et Théau Voisin - qui percute les spectateurs, elle se veut à la fois lourde et sombre accompagnée de bruits qu’on caractériserait de naturels. Elle rappellerait presque les westerns.
Un ouvrier noir, Alboury (Dorcy Rugamba) réclame
la dépouille de son frère mort sur le chantier. Le responsable des travaux, un
blanc, Horn (Daniel Martin) ne peut
pas lui rendre et encore moins son collègue Cal (Quentin Baillot), sur qui pèse la responsabilité de la mort.
S’immisce alors au cœur de ce trio, Léone (Stéphanie
Schwartzbrod), l’unique femme qui a suivi aveuglément Horn en Afrique dans
l’espoir d’un futur mariage. Chaque personnage se confronte à son étrangeté le
temps d’une nuit. Une femme dans un monde d’hommes, des hommes blancs face à un
noir, tous s’affrontent. Les mots sont devenus des armes.
Le jeu de Quentin
Baillot est intense, son personnage évoluant au fil de la pièce en harmonie
avec la poussée dramatique. D’un Cal quelque peu espiègle, qui préfère noyer
son désarroi dans quelques verres de whisky, on bascule graduellement dans la
gravité. Daniel Martin livre un Horn
dont les responsabilités sont fragilisées, humaniste au fond de lui rejoint par
un Dorcy Rugamba plutôt sage mais inquiétant par son aspect de rôdeur. Léone
est endossée par une Stéphanie
Schwartzbrod sensible, piégée par une certaine naïveté sur l’Afrique dans
les premiers temps de la pièce.
Vacher parvient à s’acquitter de la version de Chéreau, en proposant sa propre lecture dans un jeu d’ombres.
Vacher parvient à s’acquitter de la version de Chéreau, en proposant sa propre lecture dans un jeu d’ombres.
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