La route du levant - la spirale de la haine @Maison des Métallos, le 22 Novembre 2018


© Leslie Artamonow
Les spectateurs sont placés de part et d'autre du plateau où est placé un bureau. Jean-Pierre Baudson c'est le vieux flic, en fin de carrière sans doute. Face à lui, Grégory Carnoli campera le rôle du jeune soupçonné de vouloir rejoindre la Syrie. 

Si d'entrée de jeu les deux hommes se parlent calmement, les échanges deviennent de plus en plus tendus. 
C'est la confrontation de deux visions du monde : l'un dresse le portrait d'une société où tous les citoyens ont une chance, l'autre tente d'expliquer que cette société l'a bercé dans les déceptions. Chacun place stratégiquement ses arguments. L'un sait jouer la carte de la complicité inattendue, le sens de la ruse pendant que l'autre manipule, clame son innocence tout en se faisant, par moment, insolent. Et parfois, l'un déstabilise l'autre. 

Les deux êtres se livrent à un match rhétorique puissant. Les arguments sont audibles des deux côtés, on se surprendrait à prendre position des deux côtés, en alternance. L'action n'est pas visible, elle est même prononcée : le duo partage les didascalies aux spectateurs. La tension monte toujours plus jusqu'à atteindre des sommets : qui l'emportera sur l'autre ? L’ambiguïté plane jusqu'à la fin. 

L'auteur, Dominique Ziegler  parvient dans cette pièce à relever le défi de poser les bonnes questions notamment celle du choix de l'extrémisme islamiste pour certains jeunes qui n'avaient jusqu'alors aucun lien avec la foi et d'y apportant des réponses cohérentes. Dans une mise en scène sobre, Jean-Michel Van Den Eeyden fait porter le spectacle par son duo de comédiens. 

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