© Luca Del Pia |
Il s'ouvre sur "Don't worry, be happy" et la lente pousse de fleurs sur un petit tronçon de pelouse. Puis, progressivement, Pippo Delbono convoque toutes les figures avec qui il a été amené à travailler ces dernières années. Ambiance circassienne, carnavalesque, music-hall, tous ces univers se mélangent pour offrir un spectacle de toute beauté. Une parenthèse un peu plus obscure s'offre aux spectateurs lorsque Delbono se retrouve enfermé derrière des barreaux et que les corps de ses compagnons s'articulent autour de lui sous les stroboscopes et la célèbre valse du compositeur russe Chostakovitch.
Cette parenthèse ténébreuse se ferme pour laisser place à nouvel univers plus gai, plus bariolé, plus fantaisiste. La cage métallique se voit remplacée par une nouvelle prison en fleurs. Avant le paradis floral, Delbono propose une évocation de la tragédie des migrants : des petits bateaux de papier peuplent le plateau, les tonnes de vêtements parsemées ici et là rappelant que la Méditerranée est devenue un cimetière des temps modernes. "Dove è la gioia ?" (Où est la joie ?) demande Pippo Delbono. Elle est là, devant nos yeux. Elle est éphémère mais elle revient comme les vagues sur la plage, elle vient de loin mais aussi comme le printemps.
La Gioia est un spectacle riche de par les univers qu'il mélange mais aussi par toutes les émotions qu'il véhicule. Bobò peut se réjouir, ses amis l'aiment et l'aimeront toujours.
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