Séverine Chavrier et ses comédiens investissent la grande salle du Monfort pour quelques jours. La metteur en scène couteau-suisse (comédienne et musicienne pendant le spectacle) s'est emparée du texte de l'autrichien Thomas Bernhard Déjeuner chez Wittgenstein qu'elle titre Nous sommes repus mais pas repentis. Et le moins qu'on puisse dire c'est que ça déménage !
La vaisselle n'a plus le temps de voltiger. D'entrée de jeu, elle tapisse le sol du plateau. Les débris ne cesseront de résonner sous les bottes d'inspiration militaire de la délirante fratrie Wittgenstein. Une imposante bibliothèque trouve sa place côté cour, elle est accompagnée d'une platine avec des vinyles qui ne manqueront pas, à leurs tours, d'être éparpillés façon puzzle. Côté jardin, un piano à queue sur lequel est posé un renard naturalisé. Au centre, la table sur laquelle le service en porcelaine résistant est disposé. Dans le fond du plateau, les trois lits. Alignés comme dans un dortoir, ils sont le souvenir d'une enfance qui se meurt.
C'est le frère - Laurent Papot - qui débarque le premier sur le plateau et le ton est donné ; il porte un escabeau pour se rendre à la bibliothèque, le malheureux zigzague, manque de faire chavirer le reste du décor, tangue une fois en haut. Pour redescendre rapidement tout aussi maladroitement. Par moment, il étend les deux bouts de l'escabeau comme il déploierait des ailes pour s'échapper. Ritter et Dene ne tarderont pas à le rejoindre - Séverine Chavrier elle-même et Marie Bos -. Cette poésie surgit de temps à autre, entre deux tableaux cauchemardesques, lorsque les comédiens se figent comme si des diapositives défilaient.
Le trio de choc s'affronte un peu moins de trois heures de spectacle où tragédie, cruauté et clowneries se mélangent délicieusement. Comme ils disent, ils ne sont pas des les enfants de leurs parents, juste une conjuration. Laurent Papot offre un Voss totalement déluré et presque sauvage tant dans son comportement que dans sa démarche. Séverine Chavrier pourrait être la plus posée des trois mais elle aussi est une victime de névroses familiales. Quant à Marie Bos, elle livre une partition touchante. Tous les trois sont brillants, habités par le sublime chaos. Le tout agrémenté d'une utilisation à bon escient de la vidéo en fond où le traumatisme du nazisme, l'autorité du père resurgit. Et puis, il y a la musique de Wagner, que Voss déteste tant, qui n'est jamais très loin.
La vaisselle n'a plus le temps de voltiger. D'entrée de jeu, elle tapisse le sol du plateau. Les débris ne cesseront de résonner sous les bottes d'inspiration militaire de la délirante fratrie Wittgenstein. Une imposante bibliothèque trouve sa place côté cour, elle est accompagnée d'une platine avec des vinyles qui ne manqueront pas, à leurs tours, d'être éparpillés façon puzzle. Côté jardin, un piano à queue sur lequel est posé un renard naturalisé. Au centre, la table sur laquelle le service en porcelaine résistant est disposé. Dans le fond du plateau, les trois lits. Alignés comme dans un dortoir, ils sont le souvenir d'une enfance qui se meurt.
C'est le frère - Laurent Papot - qui débarque le premier sur le plateau et le ton est donné ; il porte un escabeau pour se rendre à la bibliothèque, le malheureux zigzague, manque de faire chavirer le reste du décor, tangue une fois en haut. Pour redescendre rapidement tout aussi maladroitement. Par moment, il étend les deux bouts de l'escabeau comme il déploierait des ailes pour s'échapper. Ritter et Dene ne tarderont pas à le rejoindre - Séverine Chavrier elle-même et Marie Bos -. Cette poésie surgit de temps à autre, entre deux tableaux cauchemardesques, lorsque les comédiens se figent comme si des diapositives défilaient.
Le trio de choc s'affronte un peu moins de trois heures de spectacle où tragédie, cruauté et clowneries se mélangent délicieusement. Comme ils disent, ils ne sont pas des les enfants de leurs parents, juste une conjuration. Laurent Papot offre un Voss totalement déluré et presque sauvage tant dans son comportement que dans sa démarche. Séverine Chavrier pourrait être la plus posée des trois mais elle aussi est une victime de névroses familiales. Quant à Marie Bos, elle livre une partition touchante. Tous les trois sont brillants, habités par le sublime chaos. Le tout agrémenté d'une utilisation à bon escient de la vidéo en fond où le traumatisme du nazisme, l'autorité du père resurgit. Et puis, il y a la musique de Wagner, que Voss déteste tant, qui n'est jamais très loin.
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