Jubiler :
verbe intransitif (latin jubilare)
Éprouver une joie intense, souvent intérieure.
© Pascal Gély |
Sur le plateau, quelques éléments de décor trouvent leurs places : un canapé, une table, deux chaises, un portant à vêtements suffisent à imaginer les différents espaces.
Parce que c'était lui, parce que c'était elle... Les mécanismes amoureux sont les mêmes à tous les âges. Mathieu et Stéphanie ont cinquante ans. Un demi-siècle. La solitude en commun. Ils se sont rencontrés sur une application. Le premier a déjà quatre enfants, Stéphanie n'en a qu'un. Mathieu est un timide anxieux. Stéphanie est plus à l'aise. Il est divorcé, elle est veuve. Cette combinaison qu'on ne comprend jamais vraiment. Comme dirait l'autre, "Le coeur a ses raisons que la raison ignore".
Denis Lachaud signe un texte qui décrypte avec beaucoup de réalisme d'humour et de tendresse les mécanismes de la rencontre amoureuse à l'heure des algorithmes omniprésents et surtout à l'âge avancé, quand on traîne parfois ses fantômes. Ce sont des personnages parfaitement justes qui sont incarnés par un duo qui fonctionne. On retrouve le fidèle Benoit Giros - qui était saisissant, la mise en scène du même binôme Denis Lachaud / Pierre Notte de La magie lente, dans un tout autre registre - impeccable dans ce timide maladif et Judith Rémy rayonnante - avec quelques excès - dans la veuve émancipée. Le metteur en scène Pierre Notte s'offre quelques interventions en voix off faisant mention des didascalies qui font office d'arrêt sur images chargées de couleurs - dans un habile jeu sur les costumes -.
Jubiler offre tous les moments d'une histoire d'amour des plus légers au plus graves ; les emballements, les hésitations, les angoisses, les bonheurs. Le tout avec une grande lucidité, à bonne distance. Un régal.
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